À l’approche de l’Aïd al-Adha, les Tunisiens sont confrontés à une forte hausse des prix des moutons. Le prix du kilo se négocie entre 50 et 60 dinars, ce qui porte le coût moyen d’un agneau à environ 1 000 dinars.
Cette flambée des prix est alimentée par une baisse significative du cheptel national, tandis que les importations de viande ovine, principalement en provenance de Roumanie à un prix de 38,2 dinars/kg, ne suffisent pas à réguler le marché local. Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie, Dhaoui Midani, alerte sur cette situation et propose une solution à long terme : relancer la production locale par l’importation de femelles reproductrices pour reconstituer le cheptel, au lieu de dépendre des solutions de dernière minute.
Pendant ce temps, l’Algérie adopte une approche plus proactive en autorisant l’importation d’agneaux vivants en provenance d’Espagne. Cette décision fait suite à une baisse des exportations espagnoles vers le Maroc, où le roi Mohammed VI a pris la décision de ne pas célébrer l’Aïd, appelant les citoyens à la solidarité avec les plus démunis. Le prix des agneaux au Maroc a alors atteint des sommets, dépassant les 6 000 dirhams, soit environ 4 800 dinars tunisiens, ce qui a entraîné une chute de la demande pour les moutons.
L’Algérie, en saisissant cette opportunité, a autorisé l’entrée de moutons espagnols, offrant ainsi aux consommateurs algériens un prix plus contrôlé. Le prix des agneaux en Algérie est ainsi plafonné à 40 000 dinars algériens (environ 900 dinars tunisiens). Cette mesure vise à réguler le marché tout en soutenant les éleveurs espagnols en difficulté.
De leur côté, les marchés tunisiens continuent de voir des prix élevés. En effet, les agneaux (Alouch) sont proposés entre 600 et 800 dinars, les brebis adultes (Barkoussa) entre 900 et 1 400 dinars, les béliers (Kabch) entre 1 100 et 1 600 dinars, et les jeunes moutons (Berchni) entre 250 et 500 dinars. Ces fluctuations des prix sont accentuées par une demande croissante, surtout à l’approche de la fête de l’Aïd.
Alors que l’Algérie prend des mesures pour réguler son marché et que le Maroc opte pour une décision sociale forte, la Tunisie semble être dans l’incertitude. Les prix continuent d’augmenter, mettant à l’épreuve le pouvoir d’achat des Tunisiens, et les solutions durables restent encore floues.