La 78ème édition du Festival de Cannes qui se déroulera du 13 au 24 mai 2025 s’annonce dense et passionnante. Tandis que la sélection officielle attire comme chaque année tous les regards, les sections parallèles — la Quinzaine des cinéastes, la Semaine de la critique et l’ACID — poursuivent leur mission essentielle : celle de faire émerger des regards nouveaux, libres et souvent plus audacieux. Malheureusement, cette année seuls deux films arabes sont sélectionnés.
Comme l’avait annoncĂ© Thierry FrĂ©maux lors de la confĂ©rence de presse du 11 avril dernier, pour la commission artistique a examinĂ© plus de 2 900 longs mĂ©trages pour choisir les films en sĂ©lection officielle, signe d’une production mondiale en constante inflation. MĂŞme dynamisme du cĂ´tĂ© des sections parallèles.Â
Ă€ la Quinzaine des cinĂ©astes, Julien Rejl a dĂ» choisir 18 films parmi plus de 1 600 propositions. Près de la moitiĂ© sont des premiers longs mĂ©trages, preuve d’un vrai engagement pour le renouvellement des voix.Â
Ă€ la Semaine de la critique, Ava Cahen et son Ă©quipe ont vu 2 340 films pour n’en retenir que 7 en compĂ©tition, avec 4 sĂ©ances spĂ©ciales. Fait notable : 6 films sont rĂ©alisĂ©s par des femmes, ce qui tranche avec une Ă©dition globalement moins paritaire.Â
Quant à l’ACID, fidèle à son identité, elle soutient des œuvres sans distributeur, souvent en marge, mais toujours singulières et nécessaires.
Deux films arabes Ă ne pas manquer
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La Vie après Siham, est signé par le réalisateur égyptien Namir Abdel Messeeh. Projeté dans la section ACID, ce film intime explore les limbes du deuil, de la mémoire et de la filiation. La disparition de sa mère, Siham, pousse Namir à entreprendre une quête entre l’Égypte et la France, pour recomposer les fragments d’une histoire familiale marquée par l’exil. L’ombre de Youssef Chahine plane sur ce voyage cinématographique qui mêle douceur, douleur et humour, dans une démarche documentaire profondément personnelle. Ceux qui se souviennent de La Vierge, les coptes et moi, son premier film couronné du Tanit d’Argent à Carthage, espèrent retrouver ici la même sensibilité lucide, ancrée dans un regard d’enfant devenu adulte.
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The President’s Cake, en provenance d’Irak et sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. Réalisé par Hasan Hadi, dont c’est le premier long métrage, The President’s cake nous entraîne dans l’univers oppressant de l’Irak de Saddam Hussein. À travers le regard de la jeune Lamia, contrainte de préparer un gâteau pour l’anniversaire du dictateur sous la menace implicite de représailles, le film dessine une fresque à la fois politique et poétique, ancrée dans les marais du sud irakien. Entre la tendresse d’une relation avec sa grand-mère et la violence d’un système où même les enfants doivent faire preuve de ruse pour survivre, Hasan Hadi propose une œuvre à la fois délicate et bouleversante. Ce conte réaliste, où la figure du coq Hindi devient le compagnon de l’innocence, offre à Cannes une plongée rare dans un pan peu exploré du cinéma arabe.
Une ouverture francophone sur tous les fronts
Autre particularitĂ© cette annĂ©e : toutes les sections parallèles s’ouvrent avec des films francophones.Â
– L’ACID commence avec L’Aventura de Sophie Letourneur, comĂ©die dĂ©calĂ©e sur la vie conjugale.Â
– La Quinzaine des cinĂ©astes dĂ©bute avec Enzo de Robin Campillo, projet initialement portĂ© par Laurent Cantet.Â
– La Semaine de la critique met en lumière L’IntĂ©rĂŞt d’Adam de la cinĂ©aste belge Laura Wandel, dont le premier long mĂ©trage Un monde, avait Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© dans la section Un certain regard en 2021 et y avait remportĂ© le Prix FIPRESCI.
Sélections 2025 : la liste complète par section
- Quinzaine des cinéastes :
– Enzo de Laurent Cantet / Robin Campillo (film d’ouverture)Â
– La Danse des renards de ValĂ©ry CarnoyÂ
– La mort n’existe pas de Felix Dufour-LaperrièreÂ
– L’Engloutie de Louise HĂ©monÂ
– Kokuho de Lee Sang-ilÂ
– Lucky Lu de Lloyd Lee ChoiÂ
– Militantropos de Alina Gorlova, Yelizaveta Smith, Simon MozgovyiÂ
– Girl on Edge de Jinghao ZhouÂ
– Classe moyenne de Antony CordierÂ
– Miroirs N°3 de Christian PetzoldÂ
– Les Filles dĂ©sir de PrĂŻncia CarÂ
– Dangerous Animals de Sean ByrneÂ
– Amour Apocalypse d’Anne ÉmondÂ
– The President’s Cake de Hasan Hadi 🇮🇶Â
– Indomptables de Thomas NgijolÂ
– Brand New Landscape de Yuiga DanzukaÂ
– Que ma volontĂ© soit faite de Julia KowalskiÂ
– Sorry, Baby d’Eva Victor (film de clĂ´ture)
- ACIDÂ :
– L’Aventura de Sophie LetourneurÂ
– La Couleuvre noire de AurĂ©lien Vernhes-LermusiauxÂ
– Drunken Noodles de Lucio CastroÂ
– Entroncamento de Pedro CabeleiraÂ
– Laurent dans le vent de Anton Balekdjian, LĂ©o Couture, MattĂ©o EustachonÂ
– A Light That Never Goes Out de Lauri-Matti ParppeiÂ
– Nuit obscure – Ain’t I a Child ? de Sylvain GeorgeÂ
– Put Your Soul on Your Hand and Walk de Sepideh FarsiÂ
– La Vie après Siham de Namir Abdel Messeeh 🇪🇬Â
- Semaine de la critique :
– L’IntĂ©rĂŞt d’Adam de Laura Wandel (film d’ouverture)Â
– Planètes (Dandelion’s Odyssey) de Momoko Seto (film de clĂ´ture)Â
– Ciudad sin sueño (Sleepless City) de Guillermo GaloeÂ
– Imago de DĂ©ni Oumar PitsaevÂ
– Kika de Alexe PoukineÂ
– Left-Handed Girl de Shih-Ching TsouÂ
– Nino de Pauline LoquèsÂ
– Pee chai dai ka (A Useful Ghost) de Ratchapoom BoonbunchachokeÂ
– Rietland (Reedland) de Sven BresserÂ
– Baise-en-ville de Martin Jauvat (sĂ©ance spĂ©ciale)Â
– Des preuves d’amour (Love Letters) d’Alice Douard (sĂ©ance spĂ©ciale)
NeĂŻla Driss
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