La récente baisse du taux d’inflation en Tunisie ne change rien au quotidien des citoyens, selon l’économiste et universitaire Ridha Choukandali.
Intervenant sur les ondes de Jawhara Fm, l’expert estime que cette évolution est avant tout un signal destiné aux institutions internationales.
« La baisse de l’inflation n’a aucune signification pour les Tunisiens. En revanche, elle est cruciale pour les bailleurs de fonds, car elle donne l’illusion d’une politique monétaire efficace, notamment à travers la hausse des taux d’intérêt », explique-t-il. Selon lui, l’augmentation du taux directeur, qui a entraîné mécaniquement ce recul de l’inflation, ne reflète pas une réelle amélioration de la situation économique.
Des prix toujours en hausse
Malgré cette baisse du taux d’inflation, les prix des produits de première nécessité continuent de grimper, souligne l’économiste. « Ce sont ces prix qui impactent directement les Tunisiens au quotidien, et ils ne cessent d’augmenter », déplore-t-il.
Si cette décision reste importante pour redorer l’image de la Tunisie auprès des investisseurs et favoriser l’investissement, elle arrive tard et demeure insuffisante, selon Choukandali. Il estime que la réduction du taux directeur aurait dû être plus marquée, atteignant 75 points de base au lieu du recul observé.
Un changement du rôle de la Banque centrale ?
L’économiste note enfin que cette décision s’inscrit dans un contexte politique particulier, où le président de la République souhaite revoir le rôle de la Banque centrale. Cette volonté pourrait modifier en profondeur les mécanismes de régulation économique dans le pays.
Si la baisse du taux d’inflation peut soulager certains ménages endettés à taux variable, elle ne suffit pas à répondre aux attentes des Tunisiens face à la cherté de la vie.