En France, 300 médecins étrangers ou Praticiens à diplôme Hors Union Européenne (PADHUE) ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur précarité et l’absence de régularisation de leur statut. Bien qu’ils travaillent autant que leurs collègues français, ils sont payés trois fois moins et enchaînent des contrats précaires, renouvelables tous les six mois.
L’unique voie de régularisation repose sur un concours annuel, dont 20% des postes ont été supprimés cette année, aggravant leur situation. Cette sélection arbitraire est dénoncée comme un moyen de maintenir une main-d’œuvre corvéable à moindre coût, malgré la pénurie médicale.
Le gouvernement, qui promettait leur régularisation après la crise Covid-19, a en réalité durci les conditions d’immigration et de travail des étrangers. Les grévistes dénoncent une stratégie visant à exploiter les travailleurs immigrés tout en précarisant l’hôpital public.
Cette différence de traitement entre médecins français et étrangers dans les hôpitaux publics en France soulève une question d’équité et de reconnaissance des compétences.
En France, un médecin exerçant dans un hôpital public perçoit un salaire mensuel compris entre 3000 et 6500 euros selon son ancienneté et sa spécialité. Pourtant, un médecin étranger recruté dans les mêmes conditions peut être rémunéré autour de 1400 euros, soit deux à quatre fois moins que son collègue français, et ce, malgré une charge de travail souvent similaire.
Ces médecins, souvent recrutés sous le statut de « praticiens associés », sont généralement issus de pays hors Union européenne et doivent suivre un long processus de reconnaissance de diplôme pour pouvoir obtenir un poste équivalent à celui d’un médecin formé en France. En attendant cette validation, ils exercent dans des conditions précaires, avec des rémunérations très basses et des perspectives d’évolution limitées.
Cette situation est paradoxale : les hôpitaux français manquent cruellement de personnel médical, notamment dans certaines spécialités et zones géographiques délaissées. Pourtant, au lieu de valoriser ces médecins étrangers, le système leur impose des conditions de travail et de rémunération qui ne reflètent ni leur niveau de compétence ni leur contribution essentielle à la santé publique.
Cette situation met en lumière une contradiction du système de santé français : alors que les hôpitaux ont un besoin urgent de personnel médical, ils continuent à appliquer des règles qui pénalisent ceux qui sont prêts à y travailler.