Un conseil ministériel restreint, présidé par Kamel Maddouri le mardi 25 février 2025, s’est penché sur la gouvernance des ressources en eau et le projet de Code de l’eau. Le chef du gouvernement a insisté sur l’urgence d’une gestion durable face aux défis climatiques et à la pression croissante sur cette ressource stratégique.
Kamel Maddouri a souligné lors de la réunion que l’initiative s’inscrit dans les recommandations du président Kaïs Saïed pour protéger les ressources en eau et assurer une gestion durable. Il a rappelé l’importance de garantir l’accès à l’eau comme droit constitutionnel, tout en préservant cette ressource pour les générations futures.
Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre une stratégie nationale de l’eau intégrée, en s’inspirant des meilleures pratiques internationales, pour éviter l’épuisement des réserves. Plusieurs pistes ont été explorées, telles que la diversification des modes de mobilisation des eaux, le financement adéquat et l’optimisation de l’usage dans l’agriculture.
La révision du Code de l’eau a également été discutée, visant une meilleure coordination des acteurs, la lutte contre les infractions et l’adaptation au changement climatique.
Des mesures pour renforcer les ressources hydriques
Le conseil a validé plusieurs actions prioritaires :
Construction et réhabilitation de barrages : finalisation de quatre ouvrages (Mellègue supérieur, Douimis, Kalaâ et Saïd) d’une capacité totale de 318 millions m³, et lancement de deux nouveaux (Raghay et Khallad).
Exploitation des eaux souterraines : forage de puits profonds (plus de 1 000 mètres) au Kef et à Nabeul.
Valorisation des eaux usées traitées : mise en place de 127 stations de traitement produisant 292 millions m³ d’eau réutilisable, dont 61 dédiées à l’irrigation et aux espaces verts, et un programme pour irriguer 11 500 hectares de terres agricoles publiques.
Accélération des projets de dessalement : finalisation de la station de Sousse (capacité de 50 000 m³/jour) et lancement de sept unités de dessalement des eaux souterraines dans le sud (40 000 m³/jour).
Modernisation et gouvernance
Stratégie énergétique intégrée : adoption d’un plan visant 30 % d’énergies renouvelables dans le secteur de l’eau d’ici 2035, avec l’installation de centrales solaires à Sfax et Tozeur.
Réhabilitation des réseaux d’eau potable en milieu rural : investissement de 2 361 millions de dinars pour améliorer l’approvisionnement.
Lutte contre l’évaporation des eaux de surface : lancement d’un programme de recherche en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur.
Mise en place d’une plateforme numérique pour une gestion en temps réel des ressources hydriques.
Généralisation des compteurs intelligents pour une meilleure maîtrise de la consommation.
Projet d’ensemencement des nuages (pluies artificielles) avec l’implication des ministères de l’Intérieur, de la Défense, du Transport et de l’Enseignement supérieur.
Enfin, le gouvernement prévoit d’accélérer la finalisation du nouveau Code de l’eau, destiné à renforcer la gouvernance du secteur, encadrer l’exploitation des ressources et lutter contre les infractions. Son adoption est prévue lors d’un prochain conseil ministériel.