L’inquiétude monte au sein du gouvernement italien face à l’augmentation significative des départs de retraités vers des paradis fiscaux, notamment la Tunisie. Les derniers chiffres de l’INPS (Istituto Nazionale della Previdenza Sociale) révèlent une tendance préoccupante : une hausse alarmante de 42,2% des départs en 2023 par rapport à 2022, avec 1.132 retraités ayant choisi l’expatriation fiscale.
La Tunisie émerge comme une destination particulièrement privilégiée, attirant 268 retraités italiens en 2023. Ce chiffre, qui peut sembler modeste, masque une réalité plus attirante : le pays nord-africain est devenu la deuxième destination privilégiée des retraités italiens, juste après l’Espagne. Avec son régime fiscal particulièrement attractif et un coût de la vie trois fois moins élevé qu’en Italie, la Tunisie représente une menace croissante pour les recettes fiscales italiennes.
Cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus large d’optimisation fiscale qui préoccupe les autorités. En effet, après une baisse temporaire pendant la période COVID (1.561 départs en 2020, puis 1.099 en 2021, et 796 en 2022), le phénomène reprend de plus belle avec 1.132 départs en 2023, laissant craindre une accélération du mouvement dans les années à venir.
Le phénomène ne se limite pas à la Tunisie. D’autres destinations comme le Portugal (114 retraités), la Roumanie (114), et l’Albanie (100) développent des stratégies agressives pour attirer les pensionnés italiens. Même des pays comme la Grèce, Chypre, Malte et la Slovaquie commencent à émerger comme des alternatives crédibles, multipliant les offres fiscales avantageuses.