Mardi 17 septembre, une série d’explosions de bipeurs a secoué le Liban, causant la mort de 12 personnes et blessant près de 2 800 lors de la première vague, puis 14 morts et 480 blessés lors de la seconde vague qui a eu lieu ce mercredi 18 septembre. L’incident s’est principalement déroulé à Beyrouth et dans le sud du Liban, plongeant le pays dans un état de chaos.
Les autorités israéliennes n’ont pas réagi, mais les États-Unis ont affirmé ne pas être impliqués dans cette opération, indiquant qu’ils collectaient des informations sur les faits. De son côté, le Hezbollah a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes des explosions.
Selon des sources proches de l’organisation, les bipeurs impliqués auraient fait partie d’une cargaison récemment importée et pourraient avoir été « piratés à la source ».
Des experts en sécurité ont émis plusieurs hypothèses sur la manière dont ces explosifs ont pu être intégrés aux appareils. Certains suggèrent que des agents israéliens auraient infiltré la chaîne d’approvisionnement du Hezbollah, dissimulant de petits explosifs à déclenchement à distance dans les bipeurs.
D’autres analystes, comme Charles Lister du Middle East Institute, pensent que l’opération pourrait avoir été planifiée de longue date par le Mossad, les services secrets israéliens.
Les origines de ces bipeurs restent floues. La société hongroise BAC a d’abord été présentée comme le fabricant des appareils utilisés par les membres du Hezbollah. Cependant, le gouvernement hongrois a rapidement réfuté cette information.
Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement, a déclaré sur le réseau social X que BAC n’était qu’un simple intermédiaire commercial, sans site de production ou d’opération sur le sol hongrois. Il a également souligné que les bipeurs concernés n’ont jamais transité par la Hongrie, affirmant que cette affaire ne présente aucun risque pour la sécurité nationale.
Des hypothèses sur la provenance des bipeurs explosifs ont été avancées. Selon une enquête du New York Times, des responsables américains auraient désigné la société taïwanaise Gold Apollo comme fournisseur de ces appareils. Cependant, Gold Apollo a vigoureusement nié ces accusations.
Lors d’une conférence de presse à Taipei, le directeur de Gold Apollo, Hsu Ching-Kuang, a affirmé que les bipeurs incriminés n’étaient pas fabriqués par son entreprise, malgré le fait qu’ils portent la marque Gold Apollo. Il a souligné : « Ce ne sont pas nos produits du début à la fin. »
Gold Apollo a également précisé dans un communiqué que son accord avec BAC Consulting KFT, basée à Budapest, se limite à l’utilisation de sa marque. La société taïwanaise n’est pas impliquée dans la conception ni la production des produits, y compris le modèle AR-924, entièrement géré par BAC Consulting.
Les bipeurs, également appelés pagers, ont connu un véritable essor dans les années 80 et 90. L’une des principales raisons pour lesquelles des groupes comme le Hezbollah continuent d’utiliser ces bipeurs réside dans leurs caractéristiques techniques.
Contrairement aux smartphones ou aux montres connectées, les bipeurs ont une autonomie beaucoup plus longue grâce à leurs piles et fonctionnent sur des ondes radio spécifiques, parfois indépendantes du réseau grand public. Cela permet de maintenir les communications en cas de surcharge ou de dysfonctionnement des réseaux traditionnels.
De plus, les bipeurs ne disposent pas de puces GPS, ce qui rend leur localisation plus difficile, un atout stratégique pour des organisations cherchant à échapper à toute surveillance électronique.