Avec son album « Magical Christmas Fantasies », la pianiste concertiste berlinoise Caroline Fisher renoue avec Bach, Mozart, Schumann, Tchaïkovski et plusieurs autres compositeurs.
Les musiques de Noël sont de saison et si les airs connus sont dans nos oreilles, d’autres compositions méritent d’être revisitées à l’instar de certaines variations de Mozart ou arias de Bach.
C’est dans cet esprit que Caroline Fisher qui s’est produite la semaine dernière à Tunis, a rassemblé une trentaine de pièces dans son album « Magical Christmas Melodies ».
Musicienne de renommée internationale, récipiendaire d’une quarantaine de distinctions internationales, Caroline Fisher donne ainsi un ensemble d’arrangements inédits pour piano solo et un cinquième album pour les puristes.
Son unique concert tunisois a été un véritable moment de grâce, une brève échappée loin des réseaux sociaux et du tumulte du monde, comme une fugue légère ou une anabase.
Face à son piano, Caroline Fisher laisse faire la note, prend le prétexte d’un thème familier pour le restituer puis faire naître un labyrinthe sonore comparable à des improvisations de jazz.
Cette impression tenace d’avoir écouté du jazz durant ce concert classique, ne m’a plus quitté depuis. Les thèmes et variations s’enchaînaient à merveille alors que les mains de l’artiste semblaient se multiplier. Par moments, on aurait dit plusieurs pianos à l’unisson, lorsque Caroline Fisher martelait doucement les touches avant de les caresser ou les refaire jaillir, vibrantes, puissantes puis retombant dans le silence.
Au fil des pièces, l’intensité atteignait des sommets, avec des oasis ponctuées par les sonorités de « Stille Nacht » de Gustav Lange comme pour signaler la fin des envolées. Une Marche extraite de « Casse Noisette », un Ave Maria d’une sérénité inouïe puis un grand final habillant de lumière le Sapin de Karl Thiessen.
L’ovation fut à la mesure du récital : fervente et pleine d’ardeur, exprimant une joie diffuse et des remerciements à une artiste qui enchaîne des variations fulgurantes tissées sur la trame de douces mélodies.
Un véritable piano de Noël et une artiste – peut-être arrivée en traineau – avec une hotte pleine de sonorités subtiles, répandues dans les limbes d’une nuit de novembre en Tunisie.