Les trois officiers de la police aux frontières ont été interpellés pour des soupçons de « violences policières ». Ils ont été libérés après six heures passées en garde à vue.
Les trois officiers de la police aux frontières (PAF) interpellés, mardi 21 novembre 2023, en fin d’après-midi à l’aéroport Tunis-Carthage, escortaient un Tunisien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), rapporte le média français « Le Parisien » de source policière.
Les trois policiers ont été interpellés pour des soupçons de « violences policières » sur cet individu.
Mardi après-midi, à l’aéroport de Marseille-Provence, un ressortissant tunisien sous OQTF (Ridha A), condamné pour violences avec arme et apologie du terrorisme, s’apprête à monter dans un avion qui va le ramener à Tunis.
Ce dernier se serait rebellé sur le tarmac de l’aéroport et s’en serait pris aux agents missionnés de l’escorter, indique « Le Parisien ».
Les trois agents de la PAF auraient alors utilisé les techniques professionnelles policières pour le maîtriser. Dans l’avion, l’homme se serait même calmé et aurait présenté ses excuses.
Seulement, une vidéo prise de l’altercation aurait été prise par une passagère de l’avion et transmise aux autorités tunisiennes, qui ont décidé d’interpeller les trois officiers peu après l’atterrissage à Tunis.
Les officiers auraient été auditionnés pendant plus de six heures, puis relâchés dans la nuit de mardi à mercredi.
Ils ont pu récupérer leurs passeports et regagner leurs hôtels avant de quitter la Tunisie sans incident, a précisé au journal, le ministère de l’Intérieur français. « Ils sont arrivés à Nice à 16h20 aujourd’hui » (NDLR : jeudi).
Grégory Joron, secrétaire général du syndicat policier SGP FO a réagi à cet incident dans les colonnes dudit média : « De parole d’escorteurs anciens, pour certains, c’est la première fois que cela arrive ».
« Les escorteurs font souvent face à des individus qui se rebellent et ne veulent pas être reconduits. Être cueillis comme ils l’ont été une fois arrivés à Tunis, avec leurs passeports confisqués car un témoin a avancé la thèse d’un mauvais geste d’un escorteur à l’endroit de la police tunisienne est incompréhensible », poursuit-il.
« Nous attendons des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères que les choses soient mises à plat, dans un contexte où les reconduites s’intensifient avec notamment des profils dangereux ».
Le ministère tunisien de l’Intérieur n’a pas, pour l’heure, réagi à cet incident au même titre que l’Ambassade de France en Tunisie.
« C’est inacceptable que la diplomatie française n’ait rien fait pour soutenir les policiers de la PAF arrêtés en Tunisie alors qu’ils exécutaient leur mission dans le cadre de la mise en œuvre d’une OQTF », dénonce un ressortissant français sur la page facebook de l’Ambassade !