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Plaidoyer pour sortir de notre bilinguisme névrotique

par Hatem Bourial
jeudi 13 juillet 2023 11:01
dans Chroniques
Plaidoyer pour sortir de notre bilinguisme névrotique
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Tel qu’il est pratiqué aujourd’hui en Tunisie, le bilinguisme arabe-français révèle des failles profondes dans les deux langues que les progrès dans la diffusion de la langue anglaise compliquent davantage.

Chaque langue est porteuse de valeurs, d’une vision du monde, d’un système de pensée. Jusqu’aux années 80, les Tunisiens étaient clairement bilingues. A condition bien-sûr qu’ils soient passés par l’école.

Aujourd’hui, ils sont nombreux à être devenus bibègues tout en se targuant d’être de véritables arabophones. En même temps, si la langue anglaise a fait d’indéniables progrès en Tunisie, sa diffusion reste insuffisante et ne change pas la carte linguistique qui reste bilingue par défaut.

Que s’est-il passé pour qu’en cinquante ans, un pays perde sa boussole linguistique et se retrouve alimentant l’intégrisme et le terrorisme ? Peut-on dire que notre perte de la langue française a contribué à faire le lit du fondamentalisme et de la violence ?

La réponse à ces questions nécessiterait une longue analyse. Essayons toutefois d’au moins défricher cette problématique qui mérite d’être discutée. Quelques remarques devraient ainsi nous permettre d’ouvrir la discussion en évoquant quelques points contradictoires, quelques éléments porteurs de rupture.

Comment un pays perd-il sa deuxième langue ? Question ardue car, en réalité, c’est une stratégie d’Etat qui a mené à notre nouvelle situation linguistique. Dans les années soixante, l’arabisation mise en œuvre dans le domaine de l’éducation a porté ses fruits douteux et fait basculer un pays entier dans un choix précipité pour ne pas dire improvisé.

En un peu plus de deux décennies, cette politique qui combattait la langue française a débouché sur des résultats graves. Le bilinguisme tunisien était sapé à la base. La langue française était victime d’une tentative d’éradication marquée du sceau de l’hypocrisie.

En effet, ceux qui menaient tambour battant la politique d’arabisation avaient en ce qui les concerne pris le soin d’inscrire leurs enfants dans les établissements français.

Rien que pour cette raison, le projet arabisant s’apparentait à une confiscation de la langue française à laquelle le peuple n’aurait plus accès et qui devenait le privilège des élites du pays. De fait, détruire la langue française revenait à préparer le terrain à une montée du fondamentalisme.

Cette dépossession du français a été d’ailleurs le seul véritable résultat de l’arabisation en Tunisie. Car, par ailleurs, l’enseignement de l’arabe était si catastrophique que nous avons fini par nous retrouver avec cette génération bibègue et ces élites burlesques qui la représentent.

La langue des medias est d’ailleurs à l’image de cette situation linguistique. A la radio surtout, on parle un arabe populiste qu’on saupoudre de quelques termes en français pour faire bonne mesure. Cette langue névrotique tend d’ailleurs à devenir celle du débat politique. Ce qui est surprenant, c’est que cette langue sans queue ni tête s’est banalisée à l’extrême, portant les germes d’une déroute linguistique.

Pourquoi affirmer que c’est aussi notre perte du français qui a fait le lit de l’intégrisme et de la violence ? Parce que cette perte nous a justement fait basculer dans un référentiel qui n’est pas le nôtre. Avec l’arabisation telle qu’elle fut menée, il devenait pour un Tunisien, plus aisé d’accéder au discours d’un prêcheur wahabite et cathodique qu’à celui d’un intellectuel francophone.

Je parle bien du Tunisien moyen car la classe aisée n’a jamais rompu avec la langue française devenue un pépiement solitaire, confiné dans les salons de la bourgeoisie et les cercles universitaires privilégiés et ignorants du pays profond voire du pays tout court.

Simultanément, nos petits écrans étaient envahis de productions enfantines doublées en dialecte arabe du Golfe qui venaient supplanter la production nationale y compris en langue dialectale. Ceci est d’ailleurs un fait essentiel et indiscutable : la langue française a été éradiquée du paysage télévisuel national et se résumait à la production d’un télé journal. D’autre part, avec des complicités qu’il faudra un jour démêler, notre télévision a commencé à s’adresser à nos enfants en… saoudien !

Le recul du français est aussi le résultat de la politique culturelle française en Tunisie. Cette politique a fait le choix d’accompagner les élites et seulement les élites. Des sommes impressionnantes ont été dépensées pour les caprices d’une certaine bourgeoisie tunisoise qui contrôlait les réseaux et se targuait de créativité artistique.

Heureusement, de nombreuses mesures ont été prises récemment afin de rectifier le tir et soutenir la langue française dans sa vocation à demeurer l’une des deux langues d’usage du peuple tunisien. La création d’un réseau d’antennes de l’Alliance française, le renforcement des activités en région de l’Institut français et les mécanismes de la coopération décentralisée plaident en ce sens.

Les responsables culturels français ont fini par comprendre que celles et ceux qui font la queue pour s’inscrire en cours de langue ne sont pas les enfants de la bourgeoisie mais ceux des classes moyenne et populaire, dépossédées du français. Par ricochet, la demande de langue française restait très diffuse et conséquente.

Enfin, pourquoi donc cette perte du français ? Parce que la langue de Voltaire est devenue chez nous une langue de classe à cause d’une arabisation mal pensée côté tunisien et d’une politique mal ciblée côté français.

Pour sortir de cette impasse, pour éduquer une nouvelle génération dans une véritable égalité des chances, il est temps de rendre à la langue française sa vocation de langue d’ouverture sur le monde, aux côtés de l’anglais qui n’est pas mieux pratiqué en Tunisie. Sinon, nous nous condamnons à faire encore et toujours le lit de l’intégrisme.

Tags: françaislangue françaiseTunisie
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