Accompagner des jeunes filles à devenir à termes des femmes responsables qui vont être amenées à servir de pilier majeur au sein de la famille et de toute la société, voilà le défi de l’OTM, le cheval de bataille et le pari tenu par Said Agrebi jusqu’à son exil volontaire.
Disculpée puis innocentée des charges de corruption qui pesaient sur elle par la chambre d’accusation auprès de la Cour d’appel de Tunis, Saida Agrebi, ancienne présidente de l’Organisation Tunisienne des Mères, attend toujours d’être réhabilitée en bonne et due forme, soit lui restituer son passeport Tunisien, un droit constitutionnel élémentaire, lui permettre de toucher sa pension de retraite et enfin retrouver son domicile, une demeure ou une effraction a été constatée et établie il y a quelques années.
Frappée par un destin cruel, et dévastée par un drame familial, Said Agrebi a été par la suite lavée de toutes accusations de malversations, après avoir antérieurement été soumise à une mesure arbitraire d’extradition, conséquence de poursuites finalement abandonnées pour accusation infondée et même fallacieuses de détournement de biens publics.
Aujourd’hui cependant, bien qu’acquittée, innocentée et réhabilitée dans l’estime et la considération de tout un chacun, alors que trois autres anciens responsables de l’OTM ont été condamnés à des peines de prison pour leur cupidité, leur clientélisme, leur bassesse, leur ignominie, leur turpitude et leur rapacité dévorante, Saida Agrebi, attend à son tour et jusqu’à ce jour que les actes produisent leurs effets et que la formulation de l’acte juridique soit mis à exécution, question de dignité avant tout.
Symbole de l’erreur judiciaire dans toute sa splendeur, Saida Agrebi ne demande aucune indemnisation mais juste réparation du préjudice subi. Réparer l’atteinte à son honneur en lui permettant de renouveler son passeport, vivre chez elle et bénéficier de sa pension de retraite après des années de militantisme.
Et dire que cette femme exceptionnelle a été injustement vouée aux gémonies, alors que des années durant, elle a été la fierté de son pays, forte d’une tonalité militante et de convictions profondes qui l’ont conduite jusqu’à ce jour vers nombre d’organismes internationaux qui ont d’ailleurs pu bénéficier de son apport considérable.
L’œuvre de sa vie, sans frein jusqu’à aujourd’hui, c’est l’engouement et le dévouement d’une dame d’exception pour participer et améliorer le sort de son prochain, et encourager les Tunisiennes et Tunisiens à devenir une meilleure personne. Ce faisant, par le passé, quand elle était président de l’ATM (ancienne appellation de l’OTM), elle se faisait un point d’honneur à prendre sous son aile le bien-être de tous ceux qui gravitaient autour d’elle : collaborateurs, employées, enfants et parents compris.
Outre le fait qu’elle croyait en la force de son équipe, courageuse, elle était toujours orientée vers les solutions, bravant la tempête avec la plus grande constance quand la situation l’exigeait. Témoignages à l’appui, nous savons que pour nombres de ceux qui l’ont accompagné, Saida Agrebi demeure à ce jour une source constante d’inspiration, quand il s’agit de faire rayonner la Tunisie à l’international, que ce soit au bénéfice de l’organisme auquel elle se dévoue ou tout simplement par patriotisme.
A présent, en l’état, le sentiment principal de bon nombre de nos compatriotes et de tous ceux qui l’on côtoyé, c’est l’admiration, à tout point de vue. Intègre, digne mais aussi battante et brillante, ce ne sont là que quelques adjectifs qui la caractérisent et la roue tourne Mme Agrebi. Vous avez laissé 1 million 220.000 dinars dans le compte bloqué de l’OTM à la BNA. Un montant évaporé alors qu’il était destiné à la construction d’un foyer pour enfants nécessiteux et démunis, avec qui, pour bon nombre, elle entretenait un lien indescriptible.
Au temps de son influence à l’OTM, sa résilience, son implication et sa détermination à débloquer des situations alarmantes, en n’y allant pas par le dos de la cuillère auprès des hauts commis de l’Etat, autant d’altruisme avec pour seul objectif de rendre justice en favorisant l’égalité des chances. En clair, ça relève forcément de l’abnégation et du don de soi.
Dans la combativité, dans l’adversité, elle a gardé la tête haute en allant de l’avant. En fin de compte, qu’importe la finalité, l’aide véritable n’est autre que d’avoir la conscience tranquille. Et cette femme d’exception peut s’en prévaloir, car à l’OTM, organisation qu’elle a créée et structurée, sa mission était d’œuvrer sans relâche pour promouvoir la scolarisation de la fille rurale et la réinsertion des femmes en difficultés, en les hébergeant si nécessaire.
Accompagner des jeunes filles à devenir à termes des femmes responsables qui vont être amenées à servir de pilier majeur dans leur structure familiale et au sein de toute une société, sans chercher de l’empathie, voilà le cheval de bataille de Saida Agrebi, jusqu’à ce jour où elle reste conforme à son état originel, celui de maintenir à tout prix l’intégrité dans sa vie. A bientôt au pays du jasmin Madame.