L’avocat et membre du Front de salut national, Samir Dilou, a commenté, ce samedi 21 janvier 2023, l’arrestation de Seifeddine Makhlouf et Mehdi Zagrouba, en marge de leur condamnation à la prison ferme dans l’affaire de l’aéroport.
Samir Dilou a dénoncé, lors d’une conférence de presse, tenue aujourd’hui à Tunis, le caractère urgent de l’exécution du verdict rendu hier par la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel militaire dans l’affaire de l’aéroport.
Selon lui, la Cour d’appel militaire ne se base sur aucune loi qui lui permet de revêtir ses verdicts par un aspect urgent, estimant ainsi que Seifeddine Makhlouf et Mehdi Zagrouba ont été victimes d’un « enlèvement », car aucun texte juridique n’autorise la Cour d’appel militaire à donner à ses décisions un caractère urgent.
Samir Dilou a considéré que l’arrestation express de Seifeddine Makhlouf vise à intimider ceux qui sont poursuivis par la justice.
Condamné à 14 mois de prison ferme suite au verdict rendu, vendredi 20 janvier 2023, l’avocat et ancien député de la Coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf a été arrêté dans la nuit d’hier à son domicile. Son interpellation a été effectuée par plusieurs policiers en civil quelques heures après le verdict rendu par la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel militaire.
La Chambre a également condamné l’avocat Mehdi Zagrouba à onze mois de prison ferme avec cinq ans d’interdiction d’exercer, Nidhal Saoudi à sept mois de prison, Maher Zid à cinq mois et Mohamed Affes à cinq mois de prison. Dans le cadre de la même affaire, Abdellatif Aloui a obtenu un non-lieu.
Rappelons que le 17 mai dernier, le Tribunal militaire avait condamné Seifeddine Makhlouf et Nidhal Saoudi à 5 mois de prison, Mehdi Zaghrouba à 6 mois de prison, Mohamed Affes et Maher Zid à trois mois de prison.
Le 15 mars 2021, le fondateur de la coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf avait semé le chaos à l’aéroport Tunis-Carthage, sous prétexte qu’une femme fichée S17 avait été interdite de voyage.
Il avait alors appelé les députés d’Al-Karama à le rejoindre en renfort pour défendre ce qu’il appelle les droits de cette femme, alors que les agents de sécurité de l’aéroport affirmaient qu’ils exécutaient des mesures prises par le ministère de l’Intérieur.