Ils sont accusĂ©s de complot contre la sĂ»retĂ© de l’État et de formation d’une alliance terroriste.
Le porte-parole officiel du collectif de dĂ©fense des juges rĂ©voquĂ©s, Ayachi Hammami, a fait savoir, que le Conseil supĂ©rieur de la magistrature examinera, le 24 janvier prochain, les demandes de levĂ©e d’immunitĂ© de 13 juges qui ont Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©s au pĂ´le antiterroriste.
Il a expliquĂ©, dans une dĂ©claration publiĂ©e sur les colonnes du quotidien Assabah dans son Ă©dition de mercredi 28 dĂ©cembre 2022, que les demandes de levĂ©e d’immunitĂ© sont intervenues Ă la demande des juges d’instruction du pĂ´le.
Dans ce contexte, Hammami a rĂ©vĂ©lĂ© que plus de 140 affaires contre des juges rĂ©voquĂ©s ont Ă©tĂ© lancĂ©es, y compris des affaires dont s’est chargĂ© le pĂ´le antiterrorisme, indiquant dans le mĂŞme contexte que les 13 juges ont Ă©tĂ© informĂ©s par le Conseil de la magistrature que la levĂ©e de leur immunitĂ© sera examinĂ©e en lien avec des crimes d’association de malfaiteurs contre la sĂ»retĂ© de l’État et de formation d’une alliance terroriste.
A cet Ă©gard, Hammami a notĂ© que le Conseil supĂ©rieur de la magistrature les considère toujours comme des juges, mais la ministre de la Justice refuse de les rĂ©intĂ©grer dans leurs fonctions et d’appliquer les dĂ©cisions du tribunal administratif qui avait statuĂ© sur la suspension de la rĂ©vocation de 49 magistrats.
Rappelons que 57 juges rĂ©voquĂ©s font l’objet de poursuites pĂ©nales, conformĂ©ment au dĂ©cret-loi 35/2022 en date du 1er juin 2022, malgrĂ© la dĂ©cision du Tribunal administratif de suspendre la rĂ©vocation de 49 magistrats.
Rappelons Ă©galement que le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed avait dĂ©cidĂ© la rĂ©vocation de 57 magistrats qu’il accuse « de corruption et de divers crimes et dĂ©lits ainsi que de dissimulation de suspects dans des affaires de terrorisme », sur dĂ©cret prĂ©sidentiel publiĂ© au JORT en date du 1er juin 2022.
Figurent dans la liste des magistrats rĂ©voquĂ©s, l’ancien prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, l’ancien premier prĂ©sident de la Cour de cassation, TaĂŻeb Rached, et le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, BĂ©chir Akremi.
Il convient de noter que Kais Saied a dissous le Conseil supĂ©rieur de la magistrature au dĂ©but de cette annĂ©e et l’a remplacĂ© par un conseil temporaire, dans une dĂ©marche qui, selon ses opposants et les juges, visait Ă imposer son contrĂ´le sur le système judiciaire.
