C’est à Sousse où se déroule actuellement la 36ème édition des journées de l’Entreprise, organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), que la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Nouira Gongi, a annoncé, en remplacement de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, le programme national des réformes qui vont être entreprises en Tunisie.
Elle a prononcé, aujourd’hui, un discours au nom de la cheffe du gouvernement Najla Bouden, annonçant le programme national de réformes, qui passera par « une approche globale, réalisable et réaliste, et qui donnera à l’aspect social l’importance nécessaire, avec un accent sur le soutien à l’investissement et à la création de richesse.
Elle a également indiqué que ce qui distingue ce programme des anciens, c’est « son approche réaliste et participative ».
Axes du programme :
* Renforcer l’équité fiscale en prenant des mesures pour intégrer progressivement le secteur informel dans le système fiscal et en élargissant l’assiette fiscale pour assurer une contribution équitable de toutes les professions.
* Maîtriser les dépenses et dégager un espace budgétaire pour l’aide sociale. Les autorités ont déjà pris des mesures pour maîtriser la masse salariale de la fonction publique et ont commencé la levée graduelle des subventions généralisées et coûteuses des prix, en procédant à des ajustements réguliers pour aligner les prix nationaux aux prix mondiaux, tout en offrant une protection ciblée adéquate aux catégories vulnérables de la population (notamment par le biais de transferts sociaux).
* Renforcer le filet de sécurité sociale en augmentant les transferts monétaires et en élargissant les dispositifs existants de protection sociale afin de compenser les ménages vulnérables de l’impact des hausses de prix.
* S’engager dans un programme complet de réforme des entreprises publiques, en commençant par l’adoption d’une nouvelle loi les encadrant.
* Accélérer les réformes structurelles visant à stimuler la concurrence et à créer un environnement transparent et équitable pour les investisseurs, en rationalisant et simplifiant les mesures d’incitation à l’investissement.
* Renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur public, notamment à travers un diagnostic exhaustif de la gouvernance en vue d’établir une feuille de route pour les réformes.
* Favoriser l’adaptation et renforcer la résilience aux changements climatiques en encourageant l’investissement dans les énergies renouvelables ainsi qu’à travers la gestion des terres et de l’eau (y compris les eaux usées), et en prenant des initiatives pour la protection du littoral tunisien, et des secteurs de l’agriculture, de la santé et du tourisme.
* Préserver le pouvoir d’achat des Tunisiens face à une inflation élevée et en accélération. Pour renforcer la stabilité macroéconomique, la Banque centrale de Tunisie a commencé à resserrer sa politique monétaire.
D’autre part, elle a réaffirmé « la promesse et l’engagement du gouvernement à contrôler les prix afin de préserver le pouvoir d’achat du citoyen et d’atténuer l’impact de l’inflation importée ».
Elle a également indiqué que la loi de Finances pour l’année 2023 comportera un programme de réformes, notamment une révision du système de subvention des produits de base, afin de protéger le pouvoir d’achat, d’une part, et de s’attaquer à toutes les formes de monopole, de contrebande et de spéculation.
Elle a également affirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre le dialogue avec l’UGTT et l’UTICA en tant que partenaires clés.
La ministre a rappelé que le mécanisme de dialogue avec les « deux partenaires » a facilité la conclusion de l’accord sur les majorations salariales dans la fonction publique.