J’aimerais bien que l’on m’explique pour quelles raisons nous massacrons nos places publiques.
De Bab el Khadhra au Passage en passant par la place Barcelone, c’est la dĂ©solation alors que ces places furent dans le passĂ© aĂ©rĂ©es, agrĂ©ables et vivantes.
De nos jours, dĂ©sordre absolu et pagaille urbaine règnent sur ces places dĂ©figurĂ©es pour les besoins du commerce informel et au nom d’une idĂ©e monstrueuse de la ville.
Car nos édiles sont pour beaucoup dans nos dérives urbaines. Des décennies de laisser-aller ont accouché de la ville actuelle.
Quasiment aucune place n’a Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e. Quand ce n’est pas le mĂ©tro c’est le pic des dĂ©molisseurs et son cortège de balafres incongrues.
On dirait que nous autres Tunisois rejetons nĂ©vrotiquement la notion de place publique. Ce rejet se traduit aussi bien en termes d’amĂ©nagement, de propretĂ© ou d’occupation des espaces.
D’ailleurs, rues et avenues semblent ĂŞtre la proie du mĂŞme syndrome et subissent aussi leur lot d’anarchie urbaine et de dĂ©prĂ©dations de toutes sortes.
De fait, tout semble se passer comme si nous Ă©tions dissociĂ©s de l’espace public oĂą nous vivons.
Je vais finir par me convaincre que seul son chez -soi concerne le Tunisien. On me le répète souvent et je vais finir par y croire.
Avec une question toutefois: avons-nous Ă©tĂ© dressĂ©s pour laisser pĂ©ricliter l’espace public ou bien serait-ce un atavisme Ă la peau dure ?
Je me le demande avec le souhait que vous éclairiez ma lanterne.
