Comme tous les Tunisiens, je me suis senti blessé et interpellé par la campagne de solidarité menée par les Qataris en faveur des malheureux Maghrébins que nous sommes.
AveuglĂ©s par leur richesse, trop imbus d’eux-mĂŞmes, les ploutocrates du Golfe n’hĂ©sitent plus Ă faire preuve d’une arrogance sans limites.
C’est que pour eux, tout se nĂ©gocie et tout peut s’acheter. Pire, ils ont trouvĂ© des interlocuteurs Ă leur mesure dans notre pays: des gens avides et insatiables qui pompent tout ce qu’ils peuvent Ă ces richissimes Arabes.
C’est que cette campagne d’affichage qui a dĂ©frayĂ© la chronique ne fait que reflĂ©ter une rĂ©alitĂ© bien tangible.
En effet, certains Tunisiens présentent de notre pays une image biaisée, salie, cupide pour justement arracher quelques dollars de plus à ces émirs, les attendrir en leur assénant que rien ne va dans notre pays et que la pauvreté marque des points à chaque instant.
Ces amis du Qatar en Tunisie sont clairement installés dans la vénalité la plus absolue et savent profiter des largesses de leurs sponsors au détriment des Tunisiens qui sont dans la difficulté.
Ces antennes tunisiennes de la fondation charitable du Qatar en Tunisie doivent rendre des comptes sur les rĂ©alisations effectuĂ©es, sur les montants en jeu, sur les projets qu’ils prĂ©sentent Ă leurs sponsors et aussi sur leur enrichissement personnel.
Quant aux Qataris, ils devraient apprendre Ă respecter les autres dans leur ensemble. Suffisants et arrogants, ils ont une image sulfureuse et exĂ©crable qui est Ă mille lieues du rigorisme qu’ils prĂŞchent.
En leur for intĂ©rieur, ils pensent ĂŞtre capables de coloniser un pays en s’appuyant sur certains relais inavouables qui feraient bien de se regarder dans un miroir et commencer leur autocritique s’ils en sont capables.
Se sentant en pays conquis, ils multiplient les frasques, dĂ©ciment les gazelles du dĂ©sert, humilient un pays qu’ils ressentent dans le besoin et achètent les consciences Ă coups de pĂ©trodollars.
Ils oublient dans leur arrogance que le retour du pendule n’est jamais loin. Et, en passant, nous rappellent la clairvoyance d’un Bourguiba dont le pays n’Ă©tait pas Ă vendre et dont la doctrine pragmatique consistait Ă endiguer cet impĂ©rialisme qui vient d’Orient.
