La mĂ©moire tunisienne se souvient d’une Ă©poque pas si lointaine quand le chef d’orchestre Nicollet et le violoniste Joseph Venezia faisaient partie de l’Orchestre symphonique de Tunis.
C’Ă©tait la fin des annĂ©es soixante et la musique symphonique Ă©tait dĂ©jĂ en dĂ©clin relatif. Il faudra bien plus tard la verve et l’engagement de Hafedh Makni pour rendre toutes ses lettres de noblesse Ă cette musique.
Il fut d’ailleurs un temps oĂą Tunis avait trois orchestres symphoniques distincts qui, chacun, rĂ©unissaient une centaine de musiciens et de choristes.
Il s’agissait, selon le tĂ©moignage de Daniel Passalaqua, de l’Orchestre symphonique de la ville de Tunis, celui du Palmarium et celui de la Dante Alighieri.
Le plus remarquable, c’est que le Tunis de cette Ă©poque pouvait se targuer de possĂ©der trois grands théâtres qui accueillaient les rĂ©citals classiques.
Ce sont le Municipal, le Rossini et le Théâtre français (l’actuel siège de la Banque de Tunisie Ă la rue de Rome).
Faut-il souligner qu’Ă l’Ă©poque, les artistes et le public de la musique symphonique Ă©taient essentiellement recrutĂ©s parmi les EuropĂ©ens de Tunis ?
Il est vrai que notre capitale comptait alors 450.000 habitants dont plus d’un tiers Ă©taient d’origine europĂ©enne.
Aujourd’hui, avec des chefs comme Hafedh Makni et son prĂ©dĂ©cesseur Ahmed Achour, la musique symphonique a enfin trouvĂ© son chemin vers le public grâce Ă une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes essentiellement tunisiens.

