Entre potes, on peut se contenter au bar du coin de quelques sardines ou de petites fritures de rougets elles aussi croquĂ©es Ă l’enseigne du mange-tout.
En famille, on peut atterrir Ă l’une des tables de La Goulette pour un repas Ă©conomique puisque certains restaurants continuent Ă offrir un menu populaire Ă douze dinars, avec brik, mĂ©chouia et daurade grillĂ©e.
Les bons vivants pour leur part, se donnent rendez-vous sur les terrasses de La Goulette pour des libations qui font la part belle au mulet et au loup, avec quelques fruits de mer pour corser le goût et les additions.
Enfin, les gastronomes ont chacun son coin de prédilection pour y déguster un poisson apprêté dans une croûte de sel ou à la vapeur.
La Goulette, c’est le Babel des poissons et il suffit de faire un tour au marchĂ© pour s’en convaincre.
Même si les prix sont astronomiques, le plaisir de l’œil suffit parfois à insuffler un regain de joie aux âmes en peine.
C’est vrai que les crevettes royales se nĂ©gocient Ă 100 dinars le kilo mais qui achète de toute façon ces crustacĂ©s ?
La cherté de la vie, les coûts qui explosent de toutes parts ont fait naître de nouveaux réflexes parmi les consommateurs qui peuvent encore se permettre une sortie.
On est loin du temps de Bichi lorsqu’un seul dinar suffisait Ă gaver toute une famille de poisson complet.
DĂ©sormais, il faut savoir se dĂ©brouiller et jongler avec les prix quitte Ă remonter Ă plusieurs reprises l’avenue Franklin Roosevelt avant de fixer son choix.
La nouvelle tendance à La Goulette, ce sont les restaurants du producteur au consommateur. Enfin, pas tout à fait car ce ne sont pas des pêcheurs qui sont aux fourneaux mais de véritables cuistots.
Il s’agit en fait d’une formule du genre « Tu ramènes ton poisson et je le grille » mais avec une lĂ©gère variante puisque le restaurant s’adosse dĂ©sormais Ă un poissonnier.
C’est avec plaisir que le chaland se laisse tenter par les poissons prĂ©sentĂ©s et vendus au prix du marchĂ© avec un lĂ©ger plus pour la grillade.
Il y a de tout et dĂ©sormais une demi-douzaine d’enseignes utilisent cette formule parmi lesquels les plus fameux sont « El Flouka » et « La Sirène ».
Bon enfant, la formule a aussi l’avantage d’ĂŞtre plutĂ´t Ă©conomique et attire de plus en plus de clients y compris Ă©trangers.
Tout cela est de bonne guerre et donne à La Goulette un attrait de plus! De plus, la formule étant populaire, elle crée une grosse animation tous les jours de la semaine.
Crise, dites-vous ? AssurĂ©ment, mais pour ces petits plaisirs de la vie, le système dĂ©brouille et l’ingĂ©niositĂ© continuent Ă sauver la mise!
Alors qu’on se le dise, une tablĂ©e d’amis, c’est naturellement Ă La Goulette, autour d’un poisson. Quelque soit le budget qu’on y mettra, on trouvera toujours chaussure Ă son pied ou plus prĂ©cisĂ©ment une marĂ©e du jour selon ses moyens.
Crédit photos : Hatem Bourial

