Seuls les routards et les usagers du Grand Parcours numéro un, le fameux GP1, se souviennent des petits restaurants de Bir Bou Regba.
En ce temps et jusqu’aux dĂ©buts de l’autoroute entre Tunis et Turki, tout un pays s’arrĂŞtait aux nombreux relais de Bir Bou Regba qui pour un mĂ©choui de cĂ´telettes et qui pour une « koucha allouch ».
C’Ă©tait alors l’Ă©poque oĂą Bir Bou Regba Ă©tait un passage obligĂ© de tous ceux qui prenaient la route du sud ou, plus simplement, passaient une soirĂ©e Ă Nabeul ou Hammamet.
Les restaurants de cette bourgade Ă©taient incontournables et s’Ă©tiraient tout au long de la route qui, quasiment, serpentait entre les tables.
C’Ă©tait bien sĂ»r selon les saisons et Ă l’automne, les oranges ainsi que toutes sortes d’agrumes ne manquaient pas. Passage obligĂ© mais pleinement consenti, Bir Bou Regba fut la halte privilĂ©giĂ©e, l’Ă©tape de plusieurs gĂ©nĂ©rations, et joua le rĂ´le des aires de repos qui ponctuent de nos jours les autoroutes.
La « koucha allouch » qui y était proposée, avait le loisir de satisfaire les plus affamés. Réputée pour ses portions généreuses, elle était servie dans un récipient de terre cuite, chaud devant.
Le contenu du « tajine » était versé dans une assiette et le tour était joué sous vos yeux gourmands. Bien entendu, la carte de ces restaurants populaires était riche, bon marché et surtout destinée aux automobilistes de passage.
En consĂ©quence, rares Ă©taient ceux qui s’arrĂŞtaient pour explorer les environs. Pourtant, c’est non loin que se trouvait le site de l’antique Siagu et le seuil gĂ©ographique entre les deux versants de la presqu’Ă®le du Cap Bon.
Mais que voulez-vous, les chapelets d’oranges et les effluves de mĂ©choui ont ici eu raison des vadrouilles culturelles !
Puis, un jour, la naissance de l’autoroute a dĂ©placĂ© les flux, renvoyant Bir Bou Regba Ă la torpeur d’un bourg agricole et d’une station de chemin de fer…
