La Rotonde est le moins connu des monuments de Carthage. Très peu visitĂ© malgrĂ© sa position centrale entre la colline de Junon et le plateau de l’OdĂ©on, cette Rotonde se trouve Ă une centaine de mètres du Théâtre antique.
DĂ©couvert par le Danois Falbe en 1837, ce monument a ensuite Ă©tĂ© identifiĂ© par le Britannique Davis avant d’ĂŞtre Ă©tudiĂ© par Alexandre LĂ©zine en 1951. Plus tard, Ă la fin des annĂ©es 1970, une mission canadienne Ă©tudiera et mettra en valeur cet Ă©difice, dans le cadre de la campagne internationale de prĂ©servation du site de Carthage.
Selon les archĂ©ologues, cette rotonde serait une « memoria », c’est Ă dire un monument funĂ©raire commĂ©morant un saint ou des martyrs. Datant de la pĂ©riode palĂ©ochrĂ©tienne, la Rotonde de Carthage est d’une structure similaire Ă d’autres Ă©difices de ce type Ă JĂ©rusalem ou BethlĂ©em. Sa proximitĂ© de l’architecture du Saint SĂ©pulcre en fait l’un des monuments les plus remarquables de la pĂ©riode palĂ©ochrĂ©tienne en Afrique.
Datant du quatrième siècle, la Rotonde est en effet l’unique Ă©difice africain retrouvĂ© avec la typologie architecturale de la famille de monuments Ă laquelle il appartient.
La construction de ce monument remonte aux annĂ©es 330-350.La Rotonde est prĂ©sente dans l’histoire Ă travers l’assassinat en 413 d’HĂ©raclien qui s’y Ă©tait rĂ©fugiĂ©. Ce dernier est un officier romain Ă©levĂ© Ă la fonction de comte d’Afrique en 409 et deviendra consul en 413. Il a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© sur ordre de l’empereur par Marinus,.
Ce sont les Vandales qui ont détruit ce monument en 439. Hunéric, le roi des Vandales aurait également réuni en 484 les prêtres catholiques de Carthage dans les ruines de cette rotonde.
Les vestiges de cette rotonde, mĂŞme s’ils ne paient pas de mine n’en recèlent pas moins une importante page d’histoire et la trace d’un monument singulier qui reste Ă redĂ©couvrir.
