Les palais des beys husseinites n’ont pas tous survĂ©cu. Si certains abritent aujourd’hui des institutions comme le musĂ©e du Bardo, l’AcadĂ©mie tunisienne ou l »hĂ´tel de ville de la Marsa, d’autres ont Ă©tĂ© livrĂ©s au pic des dĂ©molisseurs ou bien sĂ©rieusement dĂ©gradĂ©s.
C’est par exemple le cas du palais beylical de Hammam-Lif, devenu un vĂ©ritable squat et profondĂ©ment dĂ©labrĂ©. SituĂ© au pied du Bou Kornine, ce palais d’une grande sobriĂ©tĂ© initiale, remonte Ă 1826. FondĂ©e par Hussein II, cette demeure beylicale a aussi Ă©tĂ© habitĂ©e par Mhamed Bey et Naceur Bey.
Moncef Bey avait Ă©galement fait de ce palais sa rĂ©sidence permanente durant la Deuxième guerre mondiale et avant son exil.A l’indĂ©pendance, ce palais a connu diverses destinations sans que le minimum d’entretien ne soit assurĂ©. De nos jours, l’Ă©difice est partiellement dĂ©labrĂ© et attend un improbable sauvetage.
Autre exemple: le palais Ksar Tej de La Marsa a lui Ă©tĂ© complètement dĂ©moli au lendemain de l’indĂ©pendance. De ce palais, il ne reste que des cartes postales et clichĂ©s d’Ă©poque qui tĂ©moignent de l’importance de cet Ă©difice.
Une soixantaine d’annĂ©es plus tard, la question se pose toujours de savoir ce qui a vĂ©ritablement motivĂ© la destruction de ce patrimoine.
Est-ce la volontĂ© d’effacer brutalement le règne des Husseinites ? Est-ce un grave dĂ©rapage motivĂ© par l’enthousiasme des jeunes rĂ©publicains ? Est-ce le dĂ©sir de Bourguiba de prendre une revanche contre les beys ?
On peut s’Ă©puiser en conjectures et il n’en restera pas moins que ces destructions ont fait disparaĂ®tre, parfois Ă jamais, de prĂ©cieuses pages de notre histoire.
