Les mauvaises nouvelles en provenance du Centre culturel international de Hammamet se confirment. Sauf miracle, le CCIH pourrait perdre jusqu’Ă 70% de son budget actuel et entrer dans l’annĂ©e 2018 avec un lourd handicap.
En effet, le projet du ministère des Affaires culturelles consiste Ă amputer les finances du centre de 70% de son budget, avec les rĂ©percussions qu’on peut imaginer sur ce fleuron culturel et aussi sur la haute tenue du festival international de Hammamet.
C’est comme si le ministère cherchait Ă faire coup double contre son propre camp. Sinon quelle mouche a piquĂ© les dĂ©cideurs pour qu’ils s’acharnent Ă mettre Ă genoux une institution qui marche et constitue un prĂ©cieux acquis?
On semble naviguer entre dĂ©marche absurde et projets irrationnels car rien ne pourrait justifier pareille mesure. Plus symptomatique d’un malaise qui ne dit pas son nom, cette mesure a Ă©tĂ© prise sans consultation prĂ©alable et contre toute logique.
Le ministère ferait coup double contre son camp en mettant Ă mal l’une de ses institutions les plus performantes et en brisant l’Ă©lan du festival de Hammamet unanimement considĂ©rĂ© comme le dernier des grands Ă©vĂ©nements culturels de l’Ă©tĂ©.
La raison saura-t-elle prévaloir? Comment sortir de cette impasse? Pourquoi cet acharnement contre le CCIH? Un peu plus de transparence quant aux motifs qui poussent le ministère à agir de la sorte devrait être de mise, ne serait-ce que pour éviter les rumeurs les plus folles qui parlent de tentative de vendetta et de passage du CCIH au privé à court terme.
Personne n’a intĂ©rĂŞt Ă ce que le CCIH soit Ă genoux et il est incomprĂ©hensible que ce soit la tutelle qui cherche Ă handicaper sa propre institution-modèle.
En attendant que la situation se clarifie, les milieux artistiques et la société civile sont vivement inquiets, surtout dans un contexte où la culture devrait se déployer plus largement et ses vecteurs mieux soutenus.
