Avant la création du Théâtre municipal, la ville de Tunis avait connu plusieurs théâtres pour la plupart bâtis en bois. Le plus ancien de ces théâtres se trouvait à la rue Zarkoun et portait le nom de son propriétaire, un certain Tapia.
Créé en 1842 avec des planches et des bâches, ce théâtre portera ensuite le nom de Théâtre Carthaginois à partir de 1860. On y joua par exemple une version de la Traviatta à la fin du dix-neuvième siècle. On pourrait affirmer que ce théâtre était le premier des théâtres italiens de Tunis car son propriétaire était un juif livournais.
Toutefois, le premier théâtre italien de Tunis est nĂ© en 1883 Ă l’actuelle rue d’Allemagne. Construit en bois, il porta le nom de L’Arena puit changea d’appellation pour devenir le Politeama Tunisino. Ce théâtre a depuis longtemps disparu.
Le 12 mars 1903 naĂ®tra sur l’avenue Bourguiba le Politeama Rossini.. Ce théâtre qui est devenu aujourd’hui le cinĂ©ma Le Palace a Ă©tĂ© au cĹ“ur de la ville et du mouvement culturel. FondĂ© par les sieurs Trionfo et Palomba, il a Ă©tĂ© dirigĂ© par ce duo jusqu’en 1923.
« Les opĂ©ras français Ă©taient chantĂ©s en italien au Rossini alors que ceux italiens l’Ă©taient en français au Municipal et il en a Ă©tĂ© ainsi jusqu’en 1952 » tĂ©moigne le mĂ©morialiste Daniel Passalacqua, soulignant la concurrence qui existait entre les deux Ă©tablissements.
En effet, dans le Tunis du dĂ©but du vingtième siècle, les Italiens Ă©taient nombreux et tenaient Ă dĂ©velopper une vie culturelle en dehors de l’influence française.
Historiquement, le Rossini est nĂ© tout de suite après le Municipal qui lui a Ă©tĂ© fondĂ© quatre mois avant en novembre 1902. Il ne reste du Rossini que la mĂ©moire et de nombreux tĂ©moignages vivants qui racontent tous l’histoire d’un des plus beaux théâtres de la capitale, un Ă©tablissement qui portait sur son fronton un mĂ©daillon reprĂ©sentant le grand musicien Gioachino Rossini, inoubliable compositeur du Barbier de SĂ©ville.