Nouvel attentat en Europe, nouvelle tragédie qui vient de faire 22 morts et une soixantaine de blessés. Des bombes ayant explosé au cours d’un concert d’Ariana Grande au Manchester Arena.
Les cibles étaient des adolescents, des jeunes venus assister à un concert pour partager leur joie. Une terreur aveugle et lâche les a abattus, anéantis, assassinés. La barbarie qui déferle sur le monde continue de faire des victimes et il est fort probable, selon la police britannique, que l’attentat ait été perpétré par un loup solitaire, un individu isolé, avec « un explosif improvisé ». Il n’en reste pas moins que les autorités du Royaume-Uni ont immédiatement évoqué la piste terroriste.
Evidemment, la première de nos pensées va aux familles des victimes, aujourd’hui mancuniennes, hier parisiennes, berlinoises et de partout ailleurs.
Ce qui distingue ces actes terroristes qui sont toujours le fait de déséquilibrés et de mercenaires, c’est qu’ils visent à installer la peur et distiller la haine. Désormais, presque par réflexe, on pense à la piste du terrorisme islamiste dès qu’on entend le mot « attentat ».
Les fous de Dieu sont en train de prendre le contrôle d’un véritable monopole de la haine, axe du mal qui cible surtout la joie de vivre et la liberté sous toutes ses formes.
Ils frappent n’importe où, n’importe quand, pour susciter l’effroi et cliver le monde. Ils tuent des anonymes, des victimes innocentes au nom de la haine la plus visqueuse, au nom d’une folie criminelle dont nous n’avons pas encore vu le bout.
Aujourd’hui, il nous faut être solidaires de la douleur de Manchester et continuer à tenter de comprendre les origines de ce mal profond qui secoue une fraction de la jeunesse musulmane où qu’elle puisse vivre.
Car quelque soit le terroriste de Manchester, il est clair que son crime interpelle nos consciences à double titre: d’abord par son inhumanité et ensuite parce qu’il s’inscrit dans le mode opératoire des criminels de la mouvance islamiste.Ces derniers prônent l’instauration de la barbarie et de la terreur et, nous le savons, beaucoup trop de Tunisiens les ont rejoints ou bien ne réfutent pas vigoureusement leurs thèses.
C’est en cela aussi que cette nouvelle tragédie nous interpelle. Enfin, s’il s’avère qu’il s’agit d’un nouvel attentat de Daech en terre européenne, cela signifierait aussi que le soutien européen aux islamistes se disant modérés (de quelle modération parlent-ils ?) commencera nécessairement à connaître un reflux qui pourrait être brutal.
En effet, ces mouvements islamistes, en général proches des Frères musulmans, étaient parvenus à convaincre l’Europe que leur avènement au pouvoir dans leurs pays allait contribuer à absorber le radicalisme islamiste.
Chaque jour davantage, nous constatons que cette théorie est au mieux un pieux mensonge et s’apparente plutôt à une stratégie qui cherche à étouffer la modernité dans les pays musulmans au nom d’une identité fantasmée, une identité tactique qui, au fond, ne fait qu’isoler les jeunesses musulmanes de l’héritage commun des Lumières et de l’humanisme.
Ce lâche attentat de Manchester vient de nouveau le souligner et l’enquête dont la police britannique dit qu’elle sera complexe, démontrera certainement que la menace est diffuse et continuera à peser sur une Europe dont la naïveté est en train de la transformer en champ de bataille du fameux choc des civilisations, une théorie fumeuse qui justifiait a priori la montée de la barbarie et cette détestable ambiance de guerre de religions, savamment entretenue par des minorités violentes et des politiques atteintes de myopie.
Les victimes de Manchester rejoignent aujourd’hui un décompte macabre, celui de celles et ceux tombés de manière fortuite, simplement parce qu’ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.
Terrible constat. Amère réalité. Spirale et escalade de la terreur aveugle…