De tradition fonctionnaliste, architecte de la Reconstruction, après la Deuxième guerre mondiale, Bernard Zehrfuss (1911-1996) a vécu en Tunisie dans les années 1940.
Venu d’Alger en 1943 pour expertiser les dĂ©gâts de la guerre, il s’installera en Tunisie jusqu’en 1948 et y rĂ©alisera plusieurs Ă©difices au titre de directeur du service d’Architecture de la Direction des travaux publics. Zehrfuss reviendra d’ailleurs dans les annĂ©es soixante et concevra le plan gĂ©nĂ©ral de la FacultĂ© de Tunis et dessinera celle des Sciences.
Premier Grand prix de Rome en 1939, Zehrfuss compte plusieurs rĂ©alisations tunisiennes Ă l’image du cimetière militaire de Gammarth ou de l’actuel ministère de l’IntĂ©rieur, Ă l’origine simple Direction de la SĂ»retĂ©.
Nous devons également à Zehrfuss les plans de reconstruction de Sfax et de Bizerte. Cet architecte avait même créé quasiment ex nihilo la ville nouvelle de Zarzouna, près de Bizerte.
De fait, il participera Ă l’œuvre de reconstruction d’une Tunisie laminĂ©e par les bombardements britanniques pendant la guerre.
Plusieurs Ă©difices portent en Tunisie la griffe de Zehrfuss et son style particulier qui sera adoptĂ© par plusieurs architectes. De nombreux ensembles portent ainsi l’empreinte de celui qui rĂŞvait d’introduire quelques unes des idĂ©es de la Charte d’Athènes dans l’architecture moderne. Les Ă©difices tunisiens de Zehrfuss sont-ils classĂ©s ou protĂ©gĂ©s? Ne faudrait-il pas en inclure les plus marquants dans le patrimoine national ?
Ces questions se posent pour les oeuvres de ce chantre des structures qui a marquĂ© de son empreinte une page de l’histoire architecturale de la Tunisie. Nous y reviendrons d’ailleurs avec de plus amples dĂ©tails, sur Zehrfuss, son « atelier » et la gĂ©nĂ©ration Reconstruction en Tunisie.
