Ces derniers temps, la Tunisie a beaucoup parlé de drapeaux. D’abord, de celui qui, par éclipses, trône au-dessus du Belvédère. Et aussi du drapeau bien moins coûteux fabriqué par une usine de textiles au Sahel.
La Tunisie s’est aussi souvenu du geste fort de Khaoula Rachidi s’interposant entre un salafiste et le drapeau national. Par ailleurs, le net frémit régulièrement d’éloges au drapeau ou de cérémonies diverses rendant hommage aux couleurs nationales.
Depuis mon enfance, ces couleurs sont hissées chaque matin à la Kasbah et ramenées en fin de journées par un détachement de militaires. Ces derniers accompagnés par des hymnes saluent ainsi quotidiennement le drapeau.
Dans le temps, cette cérémonie se déroulait au seuil du Premier ministère et de nos jours, c’est sur la place de la Kasbah qu’elle a lieu.
Les enfants de Bab Menara et Bab Djedid étaient très nombreux à venir admirer ce rituel quotidien, dans les flonflons de l’orchestre que rehaussait davantage le prestige de l’uniforme.
Ce lever du drapeau reste de nos jours encore un moment que je recherche et que je ne manque jamais d’attendre lorsque je suis dans les parages.
Ceci dit, parfois, le drapeau ne fait pas l’objet de toutes les attentions qu’il mériterait. Nous avons tous à l’esprit les images de drapeaux chiffonnés, effilochés, en lambeaux parfois, qui surplombent certains édifices publics.
Heureusement, il ne s’agit pas de la règle mais d’une triste et difficilement tolérable exception.
L’image de ces drapeaux blesse le passant et souligne l’incurie de certains responsables qui, en général, sont vite rappelés à l’ordre. Ainsi, devant la rumeur et le tollé, ces drapeaux trop employés sont vite remplacés.
Il existe toutefois, comme le montre notre photo, une exception dans l’exception. Elle concerne les bâtiments fermés parce que les administrations qu’ils accueillaient ont déménagé.
Dans certains cas, on emporte tout avant de fermer mais on oublie le drapeau, abandonné à son sort, en haut d’un mât oublié.
C’est le cas pour cet immeuble de la place de la Monnaie. Et il serait temps que les responsables concernés viennent soit enlever soit ramener le drapeau délaissé depuis probablement des années.
Pour l’anecdote, l’édifice sur notre photo représente le premier siège de la radio tunisienne et a depuis le départ de celle-ci pour l’avenue de la Liberté connu plusieurs destinations.
Aux dernières nouvelles, l’immeuble abritait les locaux du Centre des études économiques et sociales. Ensuite, il ne reste plus qu’un drapeau dont l’état devrait nous interpeller…