Cela fait bien longtemps que je dĂ©sirais partager avec les lecteurs de Webdo ces deux photographies capturĂ©es Ă l’entrĂ©e de la cathĂ©drale de Tunis et au seuil de la mosquĂ©e Zitouna.
La première est clairement une invitation à entrer pour qui le désirerait et la seconde une injonction à passer son chemin.
L’Ă©cart entre ces deux postures me touche Ă©normĂ©ment et, Ă chaque fois que je passe devant les seuils augustes de la cathĂ©drale et de la mosquĂ©e historique de Tunis, j’ai du vague Ă l’âme et souffre en silence.
Alors que la cathĂ©drale accueille, la mosquĂ©e refoule… Pourquoi? Mystère, barbe de gomme et soutane de lumière!
Ce qui me touche le plus, c’est de lire la pancarte affichĂ©e Ă l’entrĂ©e de la Zitouna. Elle prĂ©vient en cinq langues dont l’arabe que l’entrĂ©e est interdite au « non musulman ».
Plus Ă©trange, la première ligne est Ă©crite seulement en arabe et nous dit que « l’entrĂ©e est interdite aux femmes non voilĂ©es ». On peut le comprendre puisque se couvrir la tĂŞte et ĂŞtre dĂ©cemment habillĂ© va de soi pour les hommes comme pour les femmes.
Toutefois, ce que je trouve parfaitement insultant, c’est la manière dont cette annonce est traduite. Avec un dessin qui montre une femme voilĂ©e et une flèche qui montre la sortie!
Cette affiche est une insulte Ă l’hospitalitĂ© et un coup de poignard dans le dos du tourisme. D’ailleurs dans de nombreux pays musulmans, les mosquĂ©es sont plus hospitalières et ouvertes aux visiteurs d’une foi autre que l’Islam.
En Tunisie, les mosquĂ©es de Kairouan, Sousse et Mahdia accueillent d’ailleurs les visiteurs.
Dramatiquement pour nous tous, ce panneau date de l’Ă©poque oĂą la Zitouna a Ă©tĂ© prise en otage par le cheikh intĂ©griste Labidi dont les affidĂ©s ont placĂ© cette pancarte.
Après l’Ă©vacuation de ce cheikh usurpateur et de sa clique, nul n’a songĂ© Ă retirer ce stupide panneau (et je mesure mes mots).
Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’ose croire que quelqu’un lèvera le petit doigt pour que cesse cette infamie.
En attendant, « l’entrĂ©e Ă la cathĂ©drale est ouverte et grgratuite Ă tout le monde ».
Comme quoi, deux pancartes peuvent Ă elles seules souligner l’Ă©cart dramatique entre deux attitudes opposĂ©es, l’une qui accueille et l’autre qui refoule…
H.B.
