Il existe non loin de Bab Djedid une longue rue qui mène de la place Sidi Mechref au souk des armuriers.
Cette artère porte le nom de rue El Hajjamine et a connu ses heures de gloire lorsqu’y régnaient justement ces hajjamines. Ce terme signifie « barbiers » et de fait, de nombreux coiffeurs et barbiers officiaient dans cette rue où se trouve aussi le hammam Sidi Belghith, l’un des plus réputés de Tunis.
Les hajjamine étaient non seulement barbiers mais également saigneurs. A ce titre, ils pratiquaient encore, pour certains jusqu’aux années 1970, la saignée médicale.
Bien entendu, ils n’étaient nullement médecins! Avec des ventouses ou parfois des sangsues, ils saignaient leurs « patients ».
Ces hajjamines étaient aussi arracheurs de dents et « consultaient » dans la rue pour certains, assis à même le sol.
Il ne reste plus rien de ce vécu de la rue Hajjamine qui porte ce nom depuis 1889 alors que les anciens la nommaient « nahj kharej bathat sidi el Mechref ».
Par contre cette place (« batha) sidi el Mechref est toujours là avec ses oratoires, ses marabouts et sa mosquée.
Pôle mystique, cette place comprend plusieurs sanctuaires à l’image des zaouias de Sidi Braham et Sidi Ayed, celle de Sidi Bou Medien ou encore celles de Lella Barka et Sidi Abdelhaq.
Aujourd’hui, un groupe Facebook fait revivre la mémoire de cette rue de Tunis et nous dédions cette brève chronique à tous ses membres.