Ras el am est le premier jour de l’annĂ©e lunaire. D’après le calendrier hĂ©girien, c’est le premier jour du mois de Moharrem, premier mois de l’annĂ©e.
Le calendrier hĂ©girien commence Ă partir de la date de l’Ă©migration (hĂ©gire) du Prophète Ă MĂ©dine, le 16 juillet 622. Ce calendrier accueillera donc l’annĂ©e 1438 ce dimanche soir.
Potages, douceurs et symboles
Il existe plusieurs coutumes liĂ©es Ă Ras el am. On consomme par exemple un potage lĂ©ger pour que l’annĂ©e passe facilement. On dĂ©guste des gâteaux et friandises pour que l’annĂ©e soit douce. Pour que l’annĂ©e qui arrive ne soit pas brĂ»lante, on s’abstiendra ce jour prĂ©cis de ne pas consommer de l’harissa et des condiments piquants.
Quand mijote la mloukhia…
Selon les familles et les régions, on mangera aussi de la mloukhia et du couscous qui est le plat rituel lié à cette fête.
En ce qui concerne la mloukhia, sa couleur verte est considĂ©rĂ©e de bon augure. Par superstition, on ne mettra pas d’ail dans ce plat car il est censĂ© faire pleurer.
La mloukhia est un plat à base de feuilles de corète pilées et tamisées finement. On le prépare avec de la viande de boeuf et on laisse mijoter à feu très doux pendant toute la nuit.
Couscous aux fèves et au qadid
C’est toutefois le couscous qui est le plat principal pour cette cĂ©lĂ©bration. C’est un couscous aux fèves et au qadid. Les fèves sont un gage de prospĂ©ritĂ©. On ajoute parfois aux fèves des oeufs durs.
Pour le qadid, il s’agit de lanières de viande salĂ©e, Ă©picĂ©e et sĂ©chĂ©e. Cette viande provient du mouton qui a Ă©tĂ© sacrifiĂ© vingt jours avant pour Aid el Idha.
Ce qui est remarquable pour ce couscous de Ras el am, c’est le fait que, selon nos traditions, il doit ĂŞtre prĂ©parĂ© avec des produits de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.
Le recours aux provisions antérieures
En effet, les graines de couscous doivent provenir de deux provisions diffĂ©rentes. C’est aussi le cas pour les fèves sèches et bouillies qui doivent provenir de stocks successifs. MĂŞme le qadid est censĂ© provenir de deux aids qui se sont succĂ©dĂ©s.
Ce rituel est une manière symbolique pour les familles de souligner la prospĂ©ritĂ© et donc l’absence de rupture des stocks alimentaires.
Que sont devenues les « oulas » de la tradition?
Toutefois, de nos jours, le couscous de Ras el am ne répond plus absolument à ces exigences car la vie moderne a profondément changé les coutumes. Et, il est devenu rare, surtout en milieu urbain, de constituer des provisions annuelles, ces « oula » de la tradition.
Bonne année 1438 à toutes et à tous! Que votre année soit verte et abondante !
H.B.