C’est au 4 octobre 1920 que remonte la reconnaissance officielle par les autorités de l’époque du Club Africain.
Le Stade Africain, ancêtre commun du CA et de l’ES
En fait, le processus qui mènera à la fondation du Club Africain et de l’Espérance Sportive date de 1918. Les deux grandes équipes de la capitale ont en effet fondées à la suite de la dissolution du Stade Africain et du Stade Tunisois, après une rencontre houleuse qui faillit dégénérer en émeute.
En ce qui concerne le Club Africain, les procédures de la reconnaissance officielle ont été plus longs que pour l’Espérance Sportive. La raison est des plus simples à expliquer.
Louis Montassier, premier président de l’Espérance Sportive
A l’époque, les règlements en vigueur stipulaient que le président de toute association devait être Français. Les fondateurs de l’Espérance choisirent ainsi Louis Montassier pour premier président, ce qui facilitera l’obtention du visa légal le 15 janvier 1919. Notons que Louis Montassier était alors secrétaire de l’administration du gouvernement.
L’ES change de nom et de couleurs
Ainsi, Louis Montassier a été élu président du premier Comité directeur de l’Espérance sportive à la mi-décembre 1918 et le visa légal sera obtenu un mois plus tard. Notons que jusqu’à 1943, le nom de cette association sera Espérance Sportive (ES).
Ce ne sera qu’en 1943 que sera ajouté le « T » pour Tunis. Notons aussi que les premières couleurs de l’Espérance n’étaient pas le Sang et Or d’aujourd’hui mais un maillot vert uni.
Un président tunisien
Pour le Club Africain, le processus de fondation sera différent. L’association choisit en effet en la personne de Béchir Ben Mustapha un président tunisien. Ce choix entraina le refus de constitution légale de l’association par les autorités de l’époque.
Il faudra plusieurs tentatives pour obtenir le précieux visa tout en ne remettant pas en question ce choix d’un président tunisien.
Enfin, le visa légal…Et ce ne sera que le 4 octobre 1920 que cette position de principe finira par payer. En effet, le Secrétaire général du gouvernement tunisien autorisera l’association à partir de ce jour après que les statuts aient été déposés le 28 septembre au Parquet de Tunis et le lendemain au Contrôle civil de la capitale.
Le premier Comité directeur
Dès lors, après les réunions de fondation qui eurent lieu au 25, boulevard Bab Djedid, la première assemblée générale se déroulera dans la foulée de l’obtention du visa et confirmera Béchir Ben Mustapha à la tête du Bureau directeur. Militant nationaliste, pionnier du scoutisme et amateur d’art, Ben Mustapha sera ainsi le premier président clubiste.
Le Bureau directeur comprenait les responsables suivants: Jameleddine Bousnina (vice-président), Chedli Ouerghi (secrétaire général), Abdelmajid Chahed (secrétaire adjoint) et Hassen Nouisri (trésorier).
Le premier onze clubisteEntretemps, les entrainements n’avaient jamais cessé depuis la dissolution du Stade Africain. Principal animateur de l’équipe, Salah Soudani, ancien du Stade Africain, avait non seulement encadré la première équipe clubiste mais aussi amplement participé aux réunions préparatoires en vue de la constitution du club.
Mohamed Malouche, premier capitaine d’équipe
La première équipe du CA comprendra entre autres Mahmoud Malouche qui sera le premier capitaine d’équipe. Il avait à ses côtés Ahmed Dhahak, Larbi Meddeb, Hassen Nouisri, Ahmed Zeglaoui et plusieurs jeunes de Sadiki, Alaoui et la Zitouna.
Le club choisira pour couleurs celles du drapeau tunisien, le rouge et blanc et commencera depuis une carrière sportive remarquable.
H.B.