Il existait dans le Tunis de la fin du dix-neuvième siècle, deux chapelles chrĂ©tiennes aujourd’hui oubliĂ©es et qui toutes deux ont donnĂ© le jour Ă des Ă©glises qui leur succĂ©dèrent.
Aux origines de l’Ă©glise de Bab el Khadhra
Commençons par la chapelle San Paolo de Maltesi qui se trouvait Ă Bab el Khadhra lĂ oĂą s’élèvera ensuite l’Ă©glise du SacrĂ© CĹ“ur. DĂ©saffectĂ©e, cette Ă©glise abrite aujourd’hui des services de police et Ă©tait très frĂ©quentĂ©e par les Maltais de Tunis.
Cette chapelle a été instituée en 1882 par le cardinal Lavigerie et était destinée aux Maltais.
Les Siciliens de Bab el Jazira
De l’autre cĂ´tĂ© de la ville, dans le quartier de Bab el Jazira, s’ouvrait la mĂŞme annĂ©e la chapelle Santa Lucia dei Siciliani. Cette chapelle se trouvait dans l’actuelle rue de la Sebkha qui relie toujours Bab el Jazira et Bab el Fellah.
Ce quartier Ă©tait habitĂ© par de nombreuses familles d’origine sicilienne pour lesquelles cette chapelle Ă©tait destinĂ©e.
Une chronique d’Ă©poque souligne que « chaque dimanche, plus de cent cinquante personnes s’entassaient dans la chapelle et parfois, les fidèles dĂ©bordaient dans la rue ».
Les stratégies du cardinal Lavigerie
Cette chapelle est totalement disparue au profit de l’Ă©glise du Rosaire qui se trouvait Ă Bab Djedid.
Ces deux lieux de culte tĂ©moignent Ă leur manière de l’importance des communautĂ©s sicilienne et maltaise et de la volontĂ© de l’Ă©glise catholique de les intĂ©grer dans les dynamiques voulues par le cardinal Lavigerie Ă cette Ă©poque.
H.B.