D’abord, que veut dire le terme « osbene »?
C’est une andouillette!
On ne sait pas toujours le traduire mais son sens en français coule de source puisqu’il s’agit d’une andouille ou plus prĂ©cisĂ©ment d’une andouillette.
InsĂ©parable du rituel de l’Aid el Idha, le couscous aux andouillettes est une spĂ©cialitĂ© que l’on retouve dans tous les pays du Maghreb.
Ce couscous pas comme les autres me renvoie Ă mes propres images d’Epinal, celle du patio de notre maison familiale Ă Bab Djedid, lorsque les matins d’Aid, tout le monde se rĂ©unissait autour des aieux pour le sacrifice rituel.
Panse, abats et farce aux épices
Ensuite, cela devenait une affaire de femmes! En effet, toutes les femmes de la famille s’affairaient pour les prĂ©parations culinaires liĂ©es Ă l’Aid, en particulier le couscous bel osbene.
Les gestes Ă©taient mĂ©ticuleux et prĂ©cis. Il fallait d’abord sĂ©parer la panse des autres abats et la nettoyer Ă fond.
Ensuite, cette panse sera dĂ©coupĂ©e en morceaux de la taille de la main qui constitueront l’enveloppe de l’andouillette. En mĂŞme temps, on prendra soin de blanchir et gratter tous les abats qui seront soigneusement hachĂ©s menus. Poumons, foie, intestin et cĹ“ur serviront alors Ă farcir les carrĂ©s de panse.
Cousu main avec une grosse aiguille!
Du travail cousu main ! Car il fallait aussi assaisonner avec prĂ©cision. Un peu de « felfel zina », de l’harissa, du carvi bien sĂ»r et aussi du persil et de la menthe hachĂ©s sans oublier ail, sel et poivre.
Le tour est presque jouĂ© et je vous le disais tantĂ´t, c’est bel et bien du cousu main… Car, il faudra se munir d’une aiguille et de fil de lin pour coudre les andouillettes.
Comme qui dirait, le osbene est dans le sac! C’est alors au tour du bouillon et des grains de couscous d’entrer en jeu. Et au bout de trois petites heures, le couscous bel osben est prĂŞt Ă ĂŞtre servi au grand bonheur des convives.
Une tradition maghrébine immémoriale
Car, qu’on se le dise, sans ce couscous, l’Aid ne serait plus tout Ă fait l’Aid… En Ă©crivant ces lignes, je ne peux m’empĂŞcher d’avoir une pensĂ©e affectueuse pour toutes ces Tunisiennes de plusieurs gĂ©nĂ©rations qui ont maintenu et parfois enrichi de leur savoir-faire de cordons bleus, cette tradition maghrĂ©bine immĂ©moriale…
H.B.
