Cela s’est passĂ© le 4 juillet 2005 Ă l’amphithéâtre d’El Jem… Le maestro Riccardo Muti venait juste de lancer un mouvement musical et les instrumentistes du Maggio Musicale Fiorentino commençaient Ă peine Ă jouer…
C’est Ă ce moment prĂ©cis que s’Ă©leva l’appel Ă la prière du soir. C’Ă©tait l’heure de la prière d’El Icha. Surpris un bref instant – la mosquĂ©e est mitoyenne de l’amphithéâtre -, le maestro Muti se ressaisit très vite et eut un geste sublime, restĂ© dans la mĂ©moire du festival international d’El Jem.
Muti fit cesser la musique immĂ©diatement et demanda Ă ses instrumentistes de se lever. Ils resteront debout pendant toute la durĂ©e de l’appel Ă la prière, tĂ©moins impassibles devant ces arabesques vocales qui montaient dans le ciel.
Moment magique oĂą le temps Ă©tait comme suspendu, oĂą le respect de la sacralitĂ© primait sur toute chose…
Ce moment sera suivi par une ovation qu’il m’a rarement Ă©tĂ© donnĂ© d’entendre. Debout Ă son tour, le public applaudissait le maestro Muti et le Maggio Musicale Fiorentino.
Ce moment restera Ă jamais gravĂ© dans ma mĂ©moire et, dans cette Ă©poque troublĂ©e, il prend valeur de symbole, d’emblème de la comprĂ©hension et de la coexistence dans le respect.
EntrĂ© dans l’histoire du festival d’El Jem, le geste fraternel de Riccardo Muti devrait nous guider et avoir une pleine exemplaritĂ©.
Quant au Maggio Musicale Fiorentino, onze ans plus tard, il est de retour Ă El Jem et offrira samedi 30 juillet une soirĂ©e de musique classique et d’opĂ©ra italiens.
Bienvenue Ă nos amis florentins qui retrouveront samedi soir le Piccolo Colloseo de Thysdrus, l’antique citĂ© romaine…
H.B.
