Dans la médina de Tunis, la rue du Dey a conservé la mémoire de ces hauts dignitaires ottomans qui avaient gouverné notre pays au nom de la Sublime Porte. Notre mémoire a surtout le souvenir de Youssef Dey et Othman Dey mais ils furent nombreux à porter cette responsabilité.
Les deys, ces gouverneurs ottomans
Cette rue du Dey se trouve non loin de la mosquĂ©e El Ksar et de Dar Hussein. Elle n’est pas la seule artère tunisoise Ă perpĂ©tuer la mĂ©moire des dignitaires de l’Empire ottoman.
En effet, la rue du Pacha est la plus emblĂ©matiques de ces rues. Elle mène de la mĂ©dina centrale, place Ramadan Bey, Ă la place Bab Souika. A l’origine, cette rue se nommait rue Dar el Bacha, autrement dit rue de la maison du Pacha.
Entre rue Dar el Bacha et le Diwan
Cette rue du Pacha a-t-elle Ă©tĂ© ainsi nommĂ©e car elle menait jusqu’Ă la rĂ©sidence de Kheireddine Pacha ? Comme le veut la lĂ©gende a-t-elle Ă©tĂ© nommĂ©e ainsi car il l’empruntait pour remonter jusqu’Ă la Kasbah ? Le nom de cette rue est-il antĂ©rieur encore ? Difficile Ă savoir…
Toutefois, la rue du Divan qui se trouve non loin est celle oĂą se trouvait l’assemblĂ©e des dignitaires ottomans, le fameux Divan qui de nos jours, abrite une bibliothèque. Le terme s’Ă©crit « divan » en français mais se prononce « diwan ».
En tout état de cause, le pacha était le représentant du gouvernement ottoman à Tunis.
De l’Agha au Kahia
La rue de l’Agha se trouve dans les environs Ă©galement. Cette fonction de « agha » consistait sous les Ottomans au commandement militaire de la milice turque des janissaires. Au fil des ans, les pouvoirs de l’agha se sont considĂ©rablement diluĂ©s et il avait fini par n’avoir que des fonctions administratives.
Dans le mĂŞme esprit, la rue el Kahia renvoie Ă un autre de ces dignitaires ottomans. Le Kahia Ă©tait l’adjoint au sein de la hiĂ©rarchie militaire.
Bach Hamba, Bach Tobji, Khodja et les autres…
Toutes ces rues de la mĂ©dina renvoient aussi Ă des noms de famille d’origine turque. Ainsi, les Khodja, Bach Hamba, Bach Tobji trouvent leur source dans des fonctions militaires. Le Bach Hamba est ainsi le chef d’une patrouille. Le Bach Tobji est le chef des artilleurs. Le Khodja est un dignitaire de l’administration dont la fonction s’est dĂ©clinĂ©e dans les patronymes Khodja, Khouadja ou Khodjet el Khil.
En outre, les fonctions de Agha, Dey, Pacha, Kahia ou Bey se sont Ă©galement transmises en tant que patronymes portĂ©s de nos jours encore par de nombreux Tunisiens d’ascendance turco-ottomane.
H.B.
