Cinquante partis, les mecs ! Ça me donne le vertige, je ne sais plus où en donner de la tête, je ne parviens plus à retenir ni les noms pompeux ni les acronymes plus lettrés les uns que les autres… Basta ! Maïna ! Ca suffit les gars : je vous ai compris comme aurait dit le vieux Charlie et répété notre pantin de Zinochet.
Combien parmi les cinquante glorieux font la course pour un strapontin ? Combien aiguisent-ils leurs crocs pour, après la dissolution du RCD, fonder leur propre syndicat des avantages acquis ? Combien parmi nos cinquante acrobates ont véritablement quelque chose à proposer ?
Sans vouloir la jouer cynique : j’ai sept vieux canapés à vendre et peut-être bien qu’un de ces partis voudra bien me les acheter. Mes canapés en cuir un peu élimé peuvent confortablement, sans trop se serrer, contenir sept personnes chacun. Avis aux professionnels du verbe facile, de la promesse éjaculatoire et du déclin précoce !
Et puis, c’est connu ; le chiffre sept porte bonheur ! Nuançons : bonheur aux prédateurs et malheur aux peuples pillés. Ça me rappelle la fois où j’ai demandé pourquoi une compagnie aérienne se nommait « Seven Air ». Très sérieusement, mon interlocuteur m’avait répondu que c’était parce qu’il y avait sept couleurs de l’arc-en-ciel.
Timidement, j’avais osé un chuchoté : « Et pourquoi cette couleur mauve partout ? » Sans se démonter, le steward me sortit sa réponse coachée par d’improbables conseillers en image : « C’est parce-que le mauve est la septième couleur de l’arc-en-ciel ». Authentique ! Et imparable pour ceux qui feraient mine de chercher la petite bête partout.
Revenons à nos partis, ces minuscules parties d’un tout fictif, qui veulent tout et le reste. Rappelons-leur avec Balzac que pour atteindre de hautes places, il faut être aigle ou reptile. Mais ça, ils le savent déjà.
Essayons Voltaire qui ne se trompait pas en affirmant que tous les partis qu’on prend ne sont guère que des ressources. Mais, ça aussi c’est connu comme la stratégie de la mauvaise herbe qui s’incruste sur un sol jugé fertile.
Non, les gars ! La leçon est ailleurs puisque, après avoir été dédaigneusement qualifiés de poussière d’individus, nous accédons au stade ultime où des poussières de partis déclinent toutes les figures de l’intrigue, la rancune, l’amertume et l’arrivisme avant de mordre la poussière.
Ça me fait penser à tous ces nouveaux riches qui crèvent d’indigestion après avoir connu les vaches maigres. Car c’est parfois ça, un rêve réalisé : une indigestion.
Faites comme moi mes potes et dites-vous bien que dans tous les partis, plus quelqu’un a d’esprit, moins il est de son parti. Parole de sans parti qui, agacé par le millefeuille partisan, commence à donner de la voix !
Pour illustrer ces billets, vous découvrirez parfois des « unes » de « Charlie Hebdo » et d’autres de « Mad », l’équivalent américain du canard français. Soyez réalistes, demandez l’impossible et à la prochaine !