Comme nous le constations dans un article précédent, les manifestations en France sont autorisées selon le jugement du préfet sur le profil et le degré de responsabilité et de sérieux de l’organisateur.
Après l’interdiction par la préfecture de Paris de la manifestation pro-Gaza programmée pour ce samedi, les parties organisatrices ainsi qu’Amnesty International France ont condamné cette pratique.
Interdiction sous haute tension
L’interdiction d’une nouvelle manifestation prévue pour le samedi 26 juillet, s’est faite aujourd’hui, un jour avant l’événement. Dès l’annonce de cette interdiction, les organisateurs, les mêmes qui avaient appelé à la manifestation interdite samedi 19 juillet, ont exprimé leur indignation.
Le NPA, Nouveau parti anti-capitaliste, a fait valoir dans un communiqué son profond désaccord avec cette « décision politique » :
De toute évidence, le gouvernement Hollande-Valls fait peu de cas des libertés démocratiques lorsqu’il s’agit de faire taire la critique de l’Etat d’Israël et de la complicité de la France. Cette grave atteinte à la liberté de manifester se produit 2 jours après le succès de la manifestation du 23 juillet, qui a réuni 25.000 personnes dans les rues de Paris sans aucun incident. Il s’agit bel et bien d’une décision politique, contre laquelle le NPA proteste vigoureusement.
Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a confirmé au Figaro cette décision et il répondu à toutes les polémiques :
J’appelle les organisateurs […] à renoncer à cette manifestation pour ne pas ajouter de la tension à la tension, pour ne pas laisser la haine se déployer dans les rues de Paris.
La liberté de réunion menacée, Amnesty International réagit
Les réactions critiques ne sont pas seulement venues des associations organisatrices tels que NPA ou encore Les Indigènes de la république. L’organisation non gouvernementale, Amnesty International France, a réagi contre l’interdiction en disant qu’elle s’inquiète de la menace qui pèse en France sur le droit fondamental qu’est la liberté de réunion pacifique.
Amnesty International France s’oppose également à tout régime d’autorisation préalable et souligne que les Etats comme la France ne peuvent exiger une déclaration que dans le seul but de faciliter le droit de réunion pacifique et de prendre des mesures pour protéger la sécurité publique ou la population.
Tout en condamnant avec la plus grande fermeté tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse ce qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, Amnesty International France a rappelé que l’intention pacifique des organisateurs doit être présumée et qu’il revient à l’Etat d’assurer le respect et le bon déroulement du cortège, de protéger les réunions pacifiques.
Les organisateurs maintiennent la manifestation malgré l’interdiction et les menaces de débordements, et ont déjà saisi la justice.