Le « bateau des femmes » qui se dirigeait vers les côtes de la bande de Gaza pour dénoncer le blocus israélien, a été intercepté mercredi 5 octobre et conduit au port d’Ashdod, dans le sud d’Israël dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué l’AFP.
Une quinzaine de femmes de diverses nationalités, dont un prix Nobel de la Paix, la Nord-Irlandaise Mairead Maguire, se trouvaient à bord du Zaytouna-Oliva, un voilier parti de Barcelone, en Espagne.
Leur objectif était de briser le blocus – maritime, terrestre et aérien – imposé depuis 10 ans par Israël à la petite enclave minée par la pauvreté et le chômage et ravagée depuis 2008 par trois offensives israéliennes.
Mais comme s’y attendaient les militantes, l’armée a intercepté leur bateau mercredi en début de soirée. La marine israélienne a indiqué avoir effectué une fouille du voilier. Le bateau a ensuite été conduit au port d’Ashdod, dans le sud d’Israël, et les « personnes à bord transférées aux autorités compétentes », a indiqué l’armée dans un communiqué.
Le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza et considéré comme un groupe « terroriste » par Israël, l’Union européenne et les Etats-Unis, a estimé que l’opération menée par la marine israélienne relevait du « terrorisme d’Etat ».
Les accords d’Oslo, signés entre Israéliens et Palestiniens en 1993, autorisaient les Gazaouis à naviguer, notamment pour la pêche, jusqu’à 20 milles des côtes. Mais cette distance s’est largement réduite au fil des guerres.
Depuis 2008, plusieurs expéditions civiles ont tenté, à chaque fois vainement, de forcer le blocus de la bande de Gaza. L’épisode le plus marquant date de 2010, lorsque l’arraisonnement par les Israéliens du Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille, s’était soldé par la mort de dix militants turcs lors d’affrontements à bord de ce bateau, provoquant une grave crise entre Israël et la Turquie.
Le blocus israélien se double au sud du territoire d’un blocus égyptien qui a poussé au bord du gouffre l’économie du territoire et les 1,9 million d’habitants qui s’y entassent.