Bien que les Ben Ali et les Trabelsi, ainsi que leurs proches et amis, se soient enfuis vers d’autres horizons ou sont en dĂ©tention dans des cadres presque dorĂ©s (personne ne nous a montrĂ© leur dĂ©tention et on pourrait imaginer qu’ils aient des faveurs…), il n’en reste pas moins que les racines n’ont pas Ă©tĂ© arrachĂ©es du sol et imposent toujours une loi de… mafia.
Les libertĂ©s d’expression et de la presse sont complètement bafouĂ©es, bien que certains dans leurs Ă©crits affirment le contraire. Oui, il est vrai qu’on peut Ă©crire mais pas sur tout. On peut Ă©crire sur les Trabelsi et les Ben Ali, mais attention si l’on fait rĂ©fĂ©rence Ă certaines institutions comme l’armĂ©e, l’UGTT ou encore le ministère de l’IntĂ©rieur, dans des Ă©crits non Ă©logieux.
Ainsi, en voulant mettre la vĂ©ritĂ© en avant (une vĂ©ritĂ© qu’on essaye en haut lieu de cacher, car elle est une vĂ©ritable bombe), un haut fonctionnaire de police est portĂ© disparu depuis hier, dimanche. Le cas de Samir Feriani a Ă©tĂ© rapportĂ© par la radio Shems FM. Afin d’attirer «l’attention du grand public sur les dysfonctionnements au sein du ministère (de l’IntĂ©rieur) et la lenteur des procĂ©dures Ă l’encontre des policiers coupables» des crimes Ă Kasserine et qui ont Ă©tĂ© nommĂ©s Ă des postes sensibles, Samir Feriani a fait paraĂ®tre dans le quotidien «L’Expert» deux lettres dĂ©nonçant cette ineptie. Mal lui en a pris puisque l’homme a Ă©tĂ© convoquĂ© par la police et a disparu, mĂŞme si ce matin son impose a reçu un appel lui annonçant que «Samir Feriani (Ă©tait) Ă l’Aouina, aux mains de la police».
D’autre part, le ministère de l’IntĂ©rieur a, Ă travers un communiquĂ©, demandĂ© aux journalistes d’arrĂŞter de le dĂ©nigrer car cela n’est pas dĂ©ontologique ! Une manière indirecte et discrète de censurer la presse… Chassez le naturel et il revient au galop ! La politique policière de Ben Ali n’est pas près d’ĂŞtre rasĂ©e du pays car comme nous l’avons Ă©crit les tĂŞtes ont Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©es mais les racines sont restĂ©es !
Les ministres du gouvernement de transition sont, pour la plupart, manipulĂ©s par «sbires» de l’ancien rĂ©gime restaient en place, telles des statues indĂ©boulonnables, car sachant utiliser la ruse qu’ils ont eu le loisir de peaufiner pendant pas mal d’annĂ©es.
«Ighatou aĂŻn esshems bel ghorbel» on pourrait Ă©crire concernant l’affaire Farhat Rajhi. Pourquoi cette insistance du gouvernement, Ă travers la justice militaire, Ă vouloir Ă tout prix condamner un homme qui a (peut-ĂŞtre) dit la vĂ©ritĂ© ? D’après la TAP, la justice militaire poursuit l’instruction au sujet de l’affaire de Farhat Rajhi, indique une source autorisĂ©e du ministère de la DĂ©fense nationale, prĂ©cisant que cette dĂ©marche vient consacrer le principe de la primautĂ© de la loi et de l’Ă©galitĂ© de tous devant la justice, en concordance avec les principes de la rĂ©volution tunisienne. Pourquoi cela devrait s’appliquer seulement Ă Farhat Rajhi ? Pourquoi pas Ă certains policiers qui ont commis des atrocitĂ©s et sont toujours en poste ? Pourquoi pas aux membres des familles Ben Ali et Trabelsi qui ont encore sur le territoire tunisien, en rĂ©sidence surveillĂ©e, certes, mais sans qu’aucun procès (pour le moment) ne viennent les dĂ©ranger dans leur petite vie tranquille ?
