L’information qui a connu aujourd’hui un grand buzz est la présence mystérieuse d’un agent de police dans une réunion entre le délégué du Regueb et des manifestants (voir vidéo en bas de page). Ces derniers ont manifesté ce matin pour demander l’amélioration de la situation des femmes employées dans les chantiers.
Ils ont été reçus par les autorités locales et se sont donnés rendez-vous au siège de la délégation pour une meilleure concertation sur les solutions à adopter.
Mais lors de la réunion, les manifestants ont remarqué parmi eux une personne étrangère à la région, sans aucune raison justifiant sa présence. Il n’était ni un manifestant, ni un fonctionnaire de la délégation. Alors qu’y faisait-il ?
Il était en train de prendre des notes et interroger les participants sur le nom des instigateurs et leurs revendications.
Suspicieux, les participants le conduisirent dans un lieu Ă part pour comprendre le motif de sa prĂ©sence. L’un des manifestants eut, Ă ce propos, en fin d’après-midi, un entretien avec Radio Shems FM lors duquel il fournit de plus amples dĂ©tails. Après avoir rappelĂ© l’objectif de leur mouvement et les circonstances de la rĂ©union, il prĂ©cisa que le doute inspirĂ© par la prĂ©sence de cet intrus Ă©tait dĂ» Ă son attitude pour le moins bizarre. Il observait tout ce qui passait autour de lui, prenait des notes et insistait pour connaĂ®tre les noms des organisateurs et leur qualitĂ©. Sur sa carte d’identitĂ©, il Ă©tait indiquĂ© qu’il Ă©tait fonctionnaire au ministère de l’IntĂ©rieur.
InterrogĂ© sur les raisons de sa participation Ă une rĂ©union qui ne le concernait pas, il expliqua qu’il Ă©tait un agent de police chargĂ© par le chef de la zone de sĂ©curitĂ© de la rĂ©gion d’établir un rapport et de lui fournir des informations sur la rĂ©union et les participants. Les manifestants en dĂ©duisirent alors qu’il ne pouvait s’agir que d’un agent de la police politique, puisque seul ce corps de police assurait ce genre de mission. Leur doute fut confirmĂ© lorsqu’ils apprirent que l’intrus avait pris la relève d’un collègue Ă lui, qu’il avait d’ailleurs nommĂ©ment dĂ©signĂ©, et qui Ă©tait connu dans toute la rĂ©gion Ă cause de sa mauvaise rĂ©putation du temps de Benali oĂą il pourchassait les activistes et espionnait les militants.
En le fouillant, ils trouvèrent en sa possession une liste de plusieurs personnes et leur adresse.
Les manifestants se sont adressés par la suite au chef de la zone de police pour plus de précisions. Mais à la surprise générale, ce dernier leur fit savoir qu’il n’avait chargé personne ni donné des instructions à qui que ce soit pour assister à la réunion.
En principe, le premier responsable de la sécurité dans la région devrait solliciter l’autorité judiciaire pour interpeller l’intrus qui a agi de son propre chef ou pour le compte d’une autre partie, le mettre devant ses responsabilités et élucider le mystère, sachant que l’incident a donné libre cours à différentes interprétations qui ne font honneur ni aux autorités ni à leurs représentants.

