Sofiène Chourabi vient d’être libéré par le juge d’instruction en attendant que les juges prennent la décision définitive sur l’accusation « d’atteinte aux bonnes mœurs » qui plane sur sa tête.
L’histoire de Sofiène Chourabi a fait le tour de la toile, le blogueur, journaliste et militant politique, est l’une des nouvelles victimes, comme le furent des artistes, des journalistes, des médias ou des syndicalstes, du nouveau régime « béni » et « révolutionnaire » qui nous gouverne depuis quelques mois.
Le prétexte des boissons alcoolisées dans un lieu public, et de surcroit pendant le mois de Ramadan, a de quoi scandaliser y compris les esprits les plus tolérants. Pour plusieurs, ce sont là des méthodes classiques pour salir la réputation des opposants et porter atteinte à leur image en les présentant comme des marginaux, des techniques utilisées depuis belle lurette par les régimes autoritaires qui n’acceptent l’existence d’aucune voix discordante au sein de la société. Il faut dire que les défenseurs de Sofiène Chourabi (écoutez l’intervention de son avocate Leila Ben Debba) n’ont pas manqué de suspecter le pouvoir d’être derrière cette arrestation le jour même de l’appel lancé par leur client à une manifestation à l’occasion du 5 août. Ils ont clairement rejeté l’accusation d’atteintes à la morale publique ou aux bonnes mœurs, l’intéressé leur ayant expliqué qu’il n’a pas pris de boissons alcoolisées.
Cette « affaire », qui semble avoir été montée de toutes pièces, n’est qu’un nouvel épisode de la tentative du pouvoir de mettre au pas tous les esprits libres de ce pays.
Aujourd’hui, Sofiène Chourabi vient de bénéficier de la libération provisoire et ses défenseurs espèrent qu’il sera complètement innocenté de ces basses accusations, si elles ne se vérifient pas bien sûr, mais il a lancé le défi, celui de rester fidèle à ses idées, de ne pas lâcher les lécheurs de bottes du RCD auparavant, et ceux d’Ennahdha aujourd’hui au pouvoir, peut-on lire sur sa page Facebook. Il leur a promis de leur mener la vie dure en étant « une épine dans leur gorge » comme on le dit en Tunisien !