Invité de Naoufel Ouertani dans l’émission LABES présentée par Attounisia TV (cliquez ici pour voir l’enregistrement), le cousin de Lotfi Nagdh, qui est en même temps son beau frère, a fait savoir que l’épouse de la victime a porté plainte contre l’État tunisien auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Il n’a pas expliqué en quoi consiste l’objet de cette plainte, mais il a précisé que la procédure a été entamée par un parent à la victime à Genève.
La famille considère , en effet, que les autorités dans la région assument une grande part de responsabilité dans le drame qui a coûté la vie au défunt. Elles n’ont pas pris au sérieux les menaces portées à leur connaissance et qui se sont traduites par la commission du meurtre. Elles n’ont pas apporté la protection nécessaire au moment des faits. De surcroît, le porte-parole du ministère de l’Intérieur et les représentants du gouvernement, qui se sont prononcés sur le drame, ont imputé le décès à un arrêt cardiaque et ont presque innocenté les manifestants qui ont organisé la campagne d’épuration.
Les membres de la famille de feu Lotfi Nagdh ont refusé de recevoir les condoléances du gouverneur de Tataouine et des représentants du pouvoir dans la région.
L’invité de Lotfi Ouertani a avancé une version différente de celle annoncée au cours de la même émission par Lazhar El Akremi et celle soutenue par l’État. Il a indiqué que feu Lotfi Nagdh n’a jamais été dans le RCD et qu’il ne se sentait pas concerné par ladite campagne d’épuration. Il était, même, membre de la ligue de protection de la révolution avant de l’avoir quittée pour rejoindre ensuite NIDAA TOUNES. Suite à sa décision, il a reçu des menaces de la part de personnes appartenant à la ligue et au Parti au pouvoir qui lui avaient été rapportées par des proches et amis. Parmi ceux qui l’avaient mis en garde contre le risque de ces menaces, un cousin prénommé Noureddine qui est responsable dans le bureau régional du mouvement ENNAHDHA.
La victime a fait part à la police de ces menaces, mais celle-ci n’a pris aucune mesure pour interpeller leurs auteurs et assurer la protection requise. Selon le témoignage de l’invité, le chef de la zone de police lui aurait suggéré de compter sur ses propres moyens pour se défendre.
L’invité ne nie pas la mobilisation pour repousser une éventuelle attaque de la part des manifestants qui se préparaient depuis une semaine. Lorsqu’ils se sont rapprochés du bureau de l’Union régional de l’agriculture et la pêche ( l’URAP) où le défunt était dans le local, des affrontements se sont produits entre ces derniers et des personnes qui étaient à l’intérieur du local. Les uns ont utilisé du cocktail Molotov et les autres les ont inondés de jet de pierre et ont essayé de forcer les portes d’entrée.
La police est intervenue après coup, lorsque les affrontements se sont intensifiés. Le dispositif dépêché était formé d’une vingtaine d’agents de sécurité qui n’ont pu rien faire pour disperser les assaillants.
Lorsque le défunt a quitté son bureau après qu’on lui eut promis une protection, il a été attaqué de tout bord par des manifestants qui l’ont agressé en utilisant des barres de fer et de pierres. Tombé par terre après avoir perdu conscience, ils l’ont roué de coups sur toutes les parties de son corps. Il est décédé des suites de cette agression sauvage, une demi-heure après à son arrivée à l’Hôpital.