Trois mois après la parution du décret du 2 juin 2012 relatif à la contribution volontaire au budget de l’Etat, le ministère des finances est revenu à la charge pour collecter les 450 milliards destinés à réaliser des investissements publics dans les régions de l’intérieur. A cet effet, une réunion a eu lieu au ministère des finances le 20 septembre dernier sous la présidence de Slim Besbes, secrétaire d’Etat et ministre des finances par intérim. Elle a regroupé un certain nombre d’organisations pour les sensibiliser et leur demander d’intervenir auprès de leurs adhérents en vue de soutenir l’opération. Au cours de cette réunion, le ministre (par intérim) a expliqué l’intérêt de l’opération qui devrait permettre d’entreprendre des travaux d’infrastructure nécessaires au développement des régions concernées et de créer des emplois dans différents domaines et différentes activités. Une campagne a été ensuite déclenchée mais les résultats sont encore bien timides.
La tenue de cette réunion, quelques semaines avant la fin de l’année, indique que l’objectif n’a pas été pas atteint et que la situation au niveau du budget accuse des difficultés ayant rendu nécessaire la relance de l’appel à contributions.
Il est à rappeler que lors de la discussion du projet de loi des finances complémentaire, l’objet de cet appel a suscité des hésitations dans certains milieux. Au départ , la contribution allait être généralisée. Sous la pression des syndicats, qui ont refusé que le sacrifice soit supporté par leurs affiliés, les autorités ont dû réviser leur position. Elles ont limité la démarche à une contribution volontaire de la part de toutes les catégories sociales et toutes les personnes physiques et morales.
Les premiers à avoir manifesté leur souscription à l’action ont été les membres du gouvernement et certains hauts cadres de l’administration qui se sont engagés de faire don de 6 jours de travail. Seulement l’hirondelle ne fait pas le printemps et la contrepartie du don qu’ils ont promis de fournir est loin de boucler la boucle.
L’apport des autres catégories est fortement attendu. Mais, il ne faut pas se faire d’illusions. En effet, les salariés qui s’attendent à une augmentation de leurs revenus pour faire face à la cherté de la vie, parviennent à peine à joindre les deux bouts. Le resserrement du crédit à la consommation, qui leur servait de soupape de sécurité, n’a fait que compliquer la situation pour cette catégorie en voie de paupérisation. Les chefs d’entreprises ont déjà du mal à s’en sortir dans une conjoncture particulièrement difficile et menacent de faire grève à leur manière si les autorités ne se mettent pas à leur écoute. Quant aux hommes d’affaires qui font l’objet de mesures d’interdiction, leur souci est de bénéficier d’une réhabilitation pour revenir aux affaires.