La Banque Africaine de Développement étant sur le point de plier bagages et de retourner en Côte d’Ivoire, les raisons de ce déménagement sont partagés entre ceux qui pensent que l’institution quitte la Tunisie en raison du calme revenu à Abidjan, alors que d’autres estiment que les événements en Tunisie sont derrière ce départ.
Dans une interview accordée au quotidien Al-Maghreb, Jacob Kolster, directeur de la branche Nord Afrique de la BAD, a précisé que le départ de la BAD de Tunisie n’était pas lié à la situation sécuritaire ou économique du pays mais bien à un retour au calme après la guerre civile qu’a connu la Côte d’Ivoire.
Toutefois, en dressant son tableau de la situation en Tunisie, M. Kolster n’a pas épargné les Tunisiens et leurs gouvernants. «Ils ont commis des bêtises impardonnables qui empêchent désormais le pays de redémarrer», assure-t-il dans cette interview.
Selon lui, ces gaffes freinent la relance de l’économie tunisienne. Il cite, à titre d’exemple, l’attaque contre l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, en septembre 2012 ; ou la mise en place d’une Assemblée Constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution avec la perte de temps qui en a découlé.
L’assassinat de Chokri Belaid n’est pas étranger à cet immobilisme et constitue également une des causes de la morosité économique actuelle.
M. Kolster considère que la Tunisie doit désormais réunir certaines conditions pour redémarrer économiquement comme garantir la sécurité individuelle, la sécurité économique, et mettre en place une feuille de route politique transparente.
Des conditions nécessaires pour une reprise bien que l’économie tunisienne pourra difficilement se métamorphoser en raison du caractère classique du modèle suivi par la Tunisie.