Les plus avertis, comme Ben Ali et son gendre Belhassen Trabelsi, ont opté pour l’exil doré, d’autres, pris au dépourvu en ce jour de vendredi 14 janvier 2011, n’ont pas eu cette chance et se sont vite retrouvés coincés. Eux, ce sont les caciques de l’ancien régime, les piliers de la dictature de Ben Ali.
Si la plupart ont visité la case prison depuis l’effondrement du système Ben Ali, beaucoup s’en sont sortis, au final, sans trop de dégâts. Libérés, c’est le cas de certains qui viennent de purger leurs peines à commencer par Mohamed Ghariani ou Abdallah Kallel.
A défaut de justice transitionnelle, dont on attend la mise en place depuis plus de deux ans, certains hauts dirigeants de l’ancien régime sont désormais libres et cela a provoqué des réactions chez les internautes, facebookers ou twittos qui expriment un sentiment de malaise à l’idée de savoir qu’un Abdallah Kallel, accusé de torture par le passé soit libéré.
Les libérations de Ghariani et Kallel, hier, ont suscité des réactions d’amertume, d’étonnement, de colère sur les réseaux sociaux. Pour les uns, la libération de Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD dissous, après deux ans passés en prison, signifie l’échec de la justice transitionnelle en Tunisie. Justice transitionnelle qui tarde à prendre pied !
On essaye de s’expliquer comment la justice serait parvenue à libérer des piliers du RCD dissous alors qu’elle a déjà condamné un rappeur à deux ans de prison (peine réfutée en appel), et surtout Jabeur Mejri à sept ans et demi de prison à chaque fois pour des délits en rapport avec la liberté d’expression, bien loin des détournements de fonds qui concernent le RCD dissous.
Abdelaziz Ben Dhia, ancien conseiller de Ben Ali, Abdallah Kallel, ancien ministre de l’Intérieur et Mohamed Ghariani, ex-secrétaire général du RCD, ne sont plus concernés par l’affaire du financement de l’ancien parti. Après le verdict rendu hier, la transparence devrait être toutefois de mise dans cette affaire.
Où sont les dizaines de milliards détournés et stipulés dans la plainte contre Ghariani, Zouari, Kallel et les grandes figures du RCD ?! Accusés de détournement de fonds au sein du RCD, condamné à quatre ans de prison dans le cadre de l’affaire de Baraket Essahel (peine ramenée à deux ans de prison en appel), mais surtout accusé de torture par des organisations des droits de l’homme, Kallel s’en est finalement bien tiré par rapport au calvaire que vit Jabeur Mejri, condamné à sept ans et demi de prison.