Deux attentats terroristes en une seule journée : l’un ayant « réussi » à Sousse devant une unité hôtelière de la ville et un autre déjoué à Monastir devant le Mausolée du leader Habib Bourguiba. Deux attentats qui viennent démontrer que les deux explosions, l’une aboutie et l’autre mise en échec, annoncent un tournant dans le contexte tunisien actuel.Le premier constat à faire consiste dans la personnalité des deux terroristes. Ce sont de jeunes « gamins », des élèves, qui ont à peine ou un peu plus de 17 ans, certainement conditionnés idéologiquement au sein d’organisations qui ont pris le terrorisme comme moyen d’action politique ayant des fondements religieux. Autrement dit ces adolescents ont été complètement noyautés spirituellement et idéologiquement pour perpétrer des actes criminels mais qui croient « militer » pour un idéal divin.
Le second constat que l’on doit faire est la concomitance de ces deux actes qui se sont déroulés pratiquement au même moment. Une simultanéité qui demande certainement une logistique importante et qui renvoie à l’existence d’une organisation « bien » structurée. Ce qui démontre une synchronisation entre eux. Ce sont donc de petites structures avec probablement au sommet une tête pensante.
Pourquoi ces attentats interviennent-ils à ce moment précis de l’histoire du pays ?
Tout d’abord, il faut dire qu’il s’agit d’un phénomène tout à fait objectif au regard du laxisme dont a fait preuve l’Etat depuis plusieurs mois à l’égard des extrémistes salafistes leur laissant l’entière liberté d’action que ce soit dans les mosquées utilisées pour l’endoctrinement des jeunes, ou à nos frontières avec la permissivité qui a permis l’écoulement d’importantes quantités d’armes et d’explosifs.
Ensuite, ces actes interviennent au moment du déroulement du fameux dialogue national pour faire capoter et avorter son aboutissement. Objectivement, les gouvernants ne semblent pas enclins à quitter le pouvoir et pourraient se prévaloir de cette situation sécuritaire pour demeurer en place. Une éventualité exprimée par le chef du gouvernement actuel dans son discours du 23 octobre…
Enfin, ces attentats, qui vont avoir un impact extrêmement négatif sur un secteur qui a beaucoup pâti justement du comportement des salafistes, le tourisme, visent aussi à ancrer la peur dans l’esprit des Tunisiens. Or, les citoyens semblent conscients de ces dangers. Jusque-là, leur majorité a montré une totale disponibilité à soutenir les forces de sécurité dans leur tâche complexe. Ils doivent continuer à faire preuve de vigilance, à se montrer courageux et à défier les craintes et la peur.