C’est Rifaât Kristou, militant des droits de l’homme et Bizertin dans l’âme, qui nous a contactés et nous a envoyés des photos concernant le désespoir de Mehdi El Ichi.Cet homme et son épouse, la soixantaine tous les deux, sont sur le point d’être chassés du local où ils habitent. D’être chassés pour des raisons complètement obscures et presque ridicules, à la demande du gouverneur de Bizerte, Ridha Lahouel, et de la déléguée de Zarzouna, cette cité ouvrière et populaire aux portes de la ville du Nord. Et cet acte frôle le racisme pour ne pas dire qu’il est raciste.
Mehdi El Ichi travaillait dans une usine coréenne de construction de yachts. Juste après la révolution, les patrons ont dégagé et l’ouvrier, comme tant d’autres, s’est retrouvé au chômage et à la rue, ne pouvant plus payer le loyer. Depuis deux ans, il vit, avec son épouse, dans l’une des quatre anciennes cellules destouriennes de cette commune, cellule que les habitants les ont aidés à aménager.
Mais voilà, le gouverneur veut les en dégager pour mettre à leur place un jeune couple. Comment ça ? Le jeune couple doit apparemment quitter leur maison sous prétexte d’une extension du lycée. Au lieu de leur redonner une habitation décente, les autorités veulent les reloger dans le local habité par le vieux couple, et mettre ce dernier à la rue.
Cela est grave. Mais ce qui l’est encore plus, c’est que ce vieux couple se fait traiter de «sales noirs»…
Z.H.