Le ministre de l’Éducation nationale, Néji Jelloul, marque des points et devient peu à peu l’un des membres les plus en vue du gouvernement actuel.
Les sondages devraient le confirmer dans les prochains jours et, pour l’heure, les premiers résultats du Bac 2015 semblent avoir rassuré l’opinion tunisienne quant à la volonté du département de rendre ses lettres de noblesse à cet examen, handicapé par plusieurs casseroles.
Agissant pour le retour d’un bac crédible dont les résultats ne seraient pas maquillés par des bonus trompeurs ou faussés par la triche, le ministre Jelloul est en voie de poser une première pierre dans la nécessaire et attendue réforme du système éducatif.
Toutefois, le bras de fer entre ce ministre et les syndicats, notamment ceux du primaire, tempère cette affirmation. Il est vrai que Néji Jelloul a marqué des points et contourné la très impopulaire grève des instituteurs avec une mesure radicale.
Toutefois, sa manière de sauver l’année scolaire, applaudie par une rue lassée par les grèves, semble avoir fermé la porte aux négociations, tout en différant la crise vers la prochaine rentrée.
Dans cette optique, il importe de revenir vraiment à la table des négociations, en faisant preuve de fermeté quand il le faut, mais aussi en tendant une main franche aux syndicats dont les revendications sont, de l’avis général, légitimes.
Néji Jelloul saura-t-il créer les conditions de cette difficile négociation qui attend le gouvernement? Pourra-t-il trouver la voie médiane qui, par le dialogue, satisfera tous les partenaires?
Son ascension politique et la réforme qu’il cherche à mettre en place sont tributaires de la réponse à ces deux questions. Car, un cavalier seul du ministre, sur fond de boycotts et d’actions en justice des syndicats, ne saurait constituer l’horizon, passablement assombri, de la prochaine année scolaire.