La publication de l’enfant syrien emporté par les flots de la Méditerranée sur la page officielle de Moncef Marzouki a quelque chose qui frise beaucoup plus que de l’indécence.
Voir un ancien président de la République renier aujourd’hui ce qu’il a fait hier, ou du moins à ce qu’il a pu contribuer à voir se produire dans un pays frère, ne peut que confirmer cette absence totale de morale et d’éthique chez certains hommes politiques qui n’avaient pas hésité à l’époque où ils étaient au pouvoir à devenir le plus grand des défenseurs de la destruction d’un pays à travers un régime que ses pourvoyeurs de fonds voulaient détruire.
Lorsqu’il était président de la République tunisienne, Moncef Marzouki avait pris la tête de la campagne orchestrée contre le régime syrien en prenant la décision, en compagnie des islamistes d’Ennahdha, de rompre toute relation diplomatique avec la Syrie.
Puis, il avait pris l’initiative, en flagrante collusion avec le Qatar et la Turquie, d’organiser un sombre sommet en Tunisie pour stigmatiser le régime de Bachar Assad. C’est lui aussi et ses alliés au pouvoir qui avaient transformé notre pays en véritable repaire de terroristes en permettant, en facilitant ou en fermant les yeux sur l’envoi de centaines de tunisiens combattre, et mourir en Syrie.
Moncef Marzouki, qui semble avoir été « ému » par la photo insoutenable de l’enfant syrien rejeté par la mer, fut, derrière les belles paroles de la défense des droits de l’homme et les diatribes lancées formulées contre le régime anti-démocratique de Bachar Assad, l’un de ceux que l’histoire retiendra comme l’un des dirigeants arabes les plus virulents pour essayer de faire tomber ce régime sans aucune retenue ni nuance.
Qu’il le veuille ou pas, il est l’un des complices directs et indirects de la terrible tragédie vécue par le peuple syrien, aujourd’hui terrorisé surtout par ceux qui étaient censés le « libérer » du joug de Bachar.
Finalement, c’est beaucoup plus que de l’indécence !