Une délégation médiatique et associative tunisienne est allé à la rencontre de cinq prisonniers tunisiens, au siège du ministère syrien de la Justice.
Après six jours à Damas, la délégation est revenue avec des données qui pourront peut-être expliquer pourquoi ces tunisiens choisissent d’aller mourir de l’autre côté du monde, pour une cause qui n’est pas la leur.
Les cinq détenus, âgés entre 25 et 35 ans, sont dans les prisons syriennes depuis trois ans et demi. Ils encourent une peine allant de 1 à 5 ans d’emprisonnement pour être entrés illégalement sur le territoire syrien et pour appartenance à une organisation terroriste.
Les noms des détenus ont été présentés lors d’une conférence de presse, donnée samedi à Tunis :
Ali Mohamed Al-Haddad, né en 1989 à Ben Guerdene, Medenine
Mejdi Bel Ayachi Ayari, né en 1985 à Trifa, Mateur
Oussama Ben Mokhtar Hadhli, né en 1990 à la Cité Khezama, Sousse
Bilel Ben Abdallah Marzouki, né en 1980 au Kram
Mohamed (nom de famille non précisé, Ndlr), né en 1986 à Ben Guerdane
Selon Khaoula Selliti, journaliste et membre de la délégation, ce sont les discours enflammés de certains hommes politiques incitant à la guerre contre le régime de Bachar El-Assad ainsi que les appels au djihad lancés sur les réseaux sociaux qui ont poussé ces tunisiens à devenur des dJihadistes en Syrie. Et la cerise sur le gâteau aurait été le fameux congrès des Amis de la Syrie, tenu à Tunis, en février 2012
Le ministre syrien de la Justice, sollicité par la délégation, a refusé de donner le nombre officiel de Tunisiens détenus en Syrie. Mais selon les informations recueillies sur place, ils seraient 43, arrêtés au cours des trois dernières années. Certains sont déjà morts en prison.
La Tunisie est le 4ème pays à exporter le plus de dJihadistes vers la Syrie, derrière la République Tchétchène, l’Arabie saoudite et le Liban. On recense entre 7 et 8 milles tunisiens ayant rejoint des combattants étrangers selon des chiffres présentés lors de cette conférence de presse.
A.M