Il y a un an, un expert de l’ONU mettait en garde la Tunisie contre l’austérité. En mission en Tunisie, fin février 2017, Juan Pablo Bohoslavsky avait tiré la sonnette d’alarme et prévenu « que le gouvernement tunisien, avec le concours du FMI, devait lutter contre le creusement inquiétant des déficits sans reproduire les « erreurs » de l’ère Ben Ali, dans un pays où la crise économique et sociale menace les acquis démocratiques ».
« Le niveau de la dette publique a atteint un niveau critique. Selon le FMI, elle a dépassé les 60% du PIB et devrait franchir les 70% en 2017 », avait-il relevé, précisant que la Tunisie et ses bailleurs de fonds devaient prendre garde aux « mesures d’austérité qui remettraient en cause les droits économiques et sociaux ».
Aujourd’hui, la dette publique de la Tunisie atteint, fin décembre 2017, 69,9% du PIB, contre 61,9%, pour toute l’année 2016, d’après la Brochure mensuelle de la dette publique pour décembre 2017.
Selon les chiffres publiés par le ministère des Finances, la dette publique s’établit à 68.073,7 millions de dinars à fin décembre 2017, contre 55.921,5 millions de dinars pour 2016, soit en augmentation de 21,73%.
La dette extérieure a atteint 46.785,1 millions de dinars en décembre 2017 soit 48,04% du PIB. La dette intérieure, quant à elle, a atteint 21.288,6 millions de dinars à 21,86% du PIB.